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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Vie

 

Vie

 

La vie ne se comprend que par un retour en arrière, mais on ne la vit qu'en avant.

 

Soren Aabye Kierkegaard (1813-1855)

 

 

 

Nous ne réalisons pas toujours la chance que nous avons au moment où elle se présente. Parfois, il faut même des années avant de réaliser toute la chance qui a été nôtre.

 

Hier, j’ai assisté aux funérailles d’un de mes anciens patrons, Roger Lefrançois. Je vais donc vous parler de cet homme et de la chance qui a été mienne de travailler à son service. Certains s’objectent à ce que l’on fasse l’éloge de personnes décédées car cela donne, à leur avis, une fausse image de sainteté à celles-ci, car ils disent bien connaître leur côté sombre, leurs défauts et travers. D’une part, faut-il rappeler que nous sommes tous pécheurs, même les plus grands saints, dont Augustin, ayant eu à lutter contre leurs tendances mauvaises. Paul lui-même se plaint : « Je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas » (Rm 7, 19). Ceux-ci donc, entretiennent une fausse image de la sainteté qu’ils associent à la perfection qui n’appartient qu’à Dieu seul. La sainteté est plutôt la manifestation d’un aspect de la perfection de Dieu en une personne, sainteté qui devrait par ailleurs être l’objectif de tout spirituel puisqu’elle constitue la tenue de noces (Mt 22, 1-14) requise pour se tenir en Sa présence pour l’éternité, tenue qui a été accordée au bon larron pour le seul motif d’avoir reconnu ses fautes et que Jésus était le Messie (Lc 23, 39-42). D’autre part, nous parlons trop souvent du mal et pas assez du bien qui est accompli, des bonnes choses qui ont été faites. Il ne faut pas hésiter à donner en exemple les bons coups réussis pour en inciter d’autres à agir de même.  

 

Je ferai donc un retour en arrière pour vous parler de ce qui m’a marqué chez cet homme afin que cela vous stimule à imiter les meilleurs côtés de sa personnalité en avant, dans l’avenir. Ainsi pourra-t-il demeurer présent parmi nous, dans la communion des saints.

 

Je dois d’abord vous dire que, rendu sur place, l’émotion m’a envahi et j’ai pleuré. Comment peut-on pleurer le départ d’un homme que l’on a pas vu depuis près de quinze ans ? Je n’ai pas pleuré parce que j’avais le sentiment que l’on me privait de quelque chose qui m’était cher. J’ai pleuré le départ d’un homme juste, un homme de la race de ceux dont il est écrit qu’il suffit d’une dizaine pour épargner une ville entière de la colère de Dieu (Gn 18, 32), un homme dont j’ai réalisé en ce moment qu’il avait fait de moi, à le côtoyer, de par son exemple, une personne meilleure. J’ai trouvé fort à propos que l’on fasse la lecture lors du service funèbre de la parabole des  talents (Mt 25, 14-30). Cet homme non seulement a-t-il travaillé pour faire fructifier au maximum ses talents mais a-t-il également aidé les autres à mettre les leurs en valeur, exigeant pour lui-même comme pour ses employés.

 

Si je dois retenir un point particulier de cet homme bon, de ce serviteur dévoué, c’est qu’il s’agit du plus grand gentleman qu’il m’ait été donné de rencontrer. Un homme doux, poli, qui nous faisait sentir importants pour lui car il écoutait attentivement ce que nous avions à lui dire. Ses paroles étaient toujours empreintes du plus grand respect tant pour ses auditeurs que pour les gens dont il parlait. La colère s’emparait-elle de lui qu’il devenait tout rouge probablement dans l’effort qu’il déployait pour la contenir.

 

La douceur et le respect sont possibles même dans un monde qui prend parfois les allures d’une jungle. Je les ai rencontrés dans un homme qui les a incarnés et qui a contribué à rendre le monde meilleur. À nous à présent de poursuivre son œuvre et de faire de même, de contribuer dès maintenant à l’avènement du monde meilleur dans lequel nous espérons, le Royaume de Dieu.

 

 

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