Bouleversements

La vie est mouvement. Qui cherche à s’installer dans le confort des habitudes de son train-train quotidien s’expose à vivre de grandes tensions lorsque le décalage entre la vie réelle et celle à laquelle il s’accroche deviendra trop grand. Plutôt que de combattre l’évolution des choses, il faut faire avec elle. Cela ne signifie pas qu’il faille suivre toutes les modes au risque de perdre sa personnalité propre mais de ne pas ignorer les mutations de l’environnement dans lequel nous évoluons et de s’y adapter.

Le spirituel n’est pas à l’abri des grands bouleversements. Les parents de Jésus n’ont pas été épargnés. « Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint » dans un monde où la vie devenait un calvaire pour les filles-mères. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. (Mt 1, 18-24). Joseph, un homme juste, était divisé entre l’affection qu’il avait pour Marie et son attachement à Dieu qui passait par le respect de la Loi. On peut imaginer qu’avant d’agir, comme tout spirituel, il a prié Dieu de l’éclairer sur la conduite à adopter, prière qui n’est pas demeurée sans réponse, Dieu ne refusant pas son aide à qui Lui demande sa lumière avant de prendre une décision importante afin de se conformer sa Volonté. C’était le début d’une grande aventure pour eux où les moments difficiles n’ont pas manqué dont l’obligation de se déplacer pour se conformer au recensement lorsque la grossesse de Marie était avancée, l’exil en Égypte et, pour Marie, voir son fils mourir sur la croix. « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. » (Lc 2, 19), comme Joseph, assurément, tous deux cherchant à comprendre la volonté de Dieu en ce qu’il leur arrivait, ce qui n’était pas toujours évident « Mais eux ne comprirent pas » (Lc 2, 50), tout comme nous d’ailleurs où le sens des événements nous échappe et nous devons nous en remettre avec confiance à la sagesse de Dieu.