Certitudes

Rien n’est immuable. La vie est mouvement. Les choses changent. Les lois de la nature sont fixes mais la science qui les étudie fait chaque jour de nouvelles découvertes. S’ancrer dans la connaissance que nous possédons en ce moment pour l’ériger en certitude revient à se plonger éventuellement dans l’ignorance car dès demain j’ignorerai l’évolution des choses. Enfermer les autres dans nos jugements constitue une tentative de les empêcher d’évoluer, de devenir meilleurs.

Dieu est immuable. La connaissance que nous en avons, par contre, évolue jusqu’à ce que nous Le découvrions au terme de cette vie. « Partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie. Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant; une fois devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant. Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. À présent, je connais d'une manière partielle; mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité. » (1 Co 13, 9-13). En ce temps de Noël, interrogeons-nous à savoir qui est Dieu pour nous. Efforçons-nous de répondre à la question de Jésus à ses disciples : « Pour vous qui suis-je ? » (Mt 16, 15).  Demandons la grâce de Dieu pour nous aider à Le mieux connaître, Le découvrir comme un Dieu vivant, agissant effectivement quoique discrètement dans notre quotidien. Toute connaissance de Dieu nous vient de ce qu’Il veut bien nous révéler de Lui ainsi que Jésus l’indique à Pierre : « Heureux es-tu, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. »  (Mt 16, 17). Pensons-nous connaître suffisamment Dieu pour cesser de chercher à le connaître davantage, nous nous exposons à Le réduire à l’image que nous nous en faisons et même éventuellement perdre la foi en Lui si les faits viennent contredire  la perception imparfaite que nous avons eu le malheur de considérer comme une certitude.