Excellence

Un acte isolé frise-t-il la perfection que cela n’est pas une preuve d’excellence puisque cette dernière comporte une notion de durée pendant laquelle la performance doit excéder les normes attendues pour être reconnue comme digne de mention. Le risque de reconnaître comme un mérite ce qui ne serait qu’un accident ou le fruit du hasard diminue alors qu’augmente la période considérée.

La pratique n’est cependant pas la seule condition pour atteindre l’excellence. Nous avons besoin d’un conseiller, d’un entraîneur, d’une personne expérimentée ou érudite qui oriente nos efforts vers des fins productives ou nous évite les écueils vécus par d’autres avant nous. Dans le domaine manufacturier, le japonais ont incorporé des systèmes anti-erreur (poka-yoke) à leurs processus pour atteindre l’excellence en production. La formation, la connaissance, constitue un autre élément essentiel pour aspirer aux niveaux les plus élevés de la performance.

Il n’en va pas autrement de la vie spirituelle dans laquelle la grâce, même si elle est don gratuit de Dieu, n’en a pas moins besoin d’être entretenue et développée, par la pratique quotidienne de la prière, de l’oraison, de la lecture des textes sacrés et de la charité. Le spirituel reconnaît que son perfectionnement est d’abord l’œuvre de Dieu en lui, à laquelle il n’a qu’à apporter son concours. Aussi l’assiduité aux sacrements est-elle vitale puisque « c’est dans les Sacrements, et surtout dans l’Eucharistie, que le Christ Jésus agit en plénitude pour la transformation des hommes » (Jean-Paul II, Catechisi tradendae 23). Enfin, la présence d’un guide spirituel sûr est essentielle car la religion, de par sa nature intangible, est un domaine où il est facile de s’illusionner, de faire de la projection, de s’imaginer faire la volonté de Dieu alors que c’est sa propre volonté que l’on poursuit effectivement.