Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
22 Août 2009 Pensées
Richesse
Nous sommes dans une société qui donne à penser que l'on trouve obligatoirement le bonheur à travers la richesse.
– Tsai Ming-liang (1957- )
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Voilà une des causes du malheur de l’homme moderne : il mesure son bonheur à sa richesse. Consomme-t-il, qu’il le fait de façon ostentatoire, c’est-à-dire principalement pour faire étalage de sa richesse plutôt que de se limiter à une réponse qui satisfasse les besoins de base de son existence. Il détruit ainsi, pour son malheur et celui des générations à venir, l’environnement dans lequel il évolue. Qui plus est, celui qui se laisse convaincre que le bonheur se trouve dans la démonstration d’une plus grande richesse que les autres, s’engage dans une quête sans fin qui ne saurait apaiser son cœur puisqu’il trouvera toujours quelqu’un qui possède quelque chose qui lui échappe encore.
Le spirituel qui recherche la perfection doit mettre la richesse qui lui a été confiée au service du bien commun plutôt que de la conserver jalousement pour lui. Ainsi trouvera-t-il un bonheur appelé à durer indéfiniment puisque sa vocation est d’aimer, que l’amour constitue la seule chose qui lui permette de jouir de la paix de l’âme, de façon imparfaite dès cette vie et en plénitude pour l’éternité lorsqu’il vivra de la vie d’amour de Dieu lui-même. Au jeune homme qui lui demande « J’ai observé les commandements, que me manque-t-il encore pour avoir la vie éternelle? », Jésus répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. ». À ces mots, le jeune homme s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. (Mt 19, 16-22). Est-ce à dire que le spirituel ne devrait rien posséder ? Je ne crois pas. Plutôt qu’il ne doit pas être attaché à ses avoirs et se considérer comme le fiduciaire plutôt que le propriétaire des biens en sa possession. Il est le dépositaire des bienfaits de Dieu qu’il doit administrer en conséquence pour le bien commun. L’homme d’affaires qui offre des emplois avec de bonnes conditions de travail et réinvestit une part importante des profits dans son entreprise et la communauté à laquelle il appartient, fait plus à long terme que celui qui distribuerait tous ses avoirs, soulagerait la misère le bref instant que dureraient ses ressources et ne pourrait plus rien pour ses semblables par la suite. C’est là une des facettes de l’œuvre de Chiara Lubich fondatrice du mouvement catholique des Focolari et qui a fait la promotion de l’économie de communion qui reconnaît qu’il faut des personnes ou des organisations qui créent et partagent la richesse afin de pouvoir combattre de façon permanente la pauvreté.