Limites

Nous avons tous des limites, des imperfections, et cela est fort bien ainsi. Ceci nous oblige à avoir besoin des autres et, réciproquement, les autres de nous. Heureuse est cette interdépendance née de nos faiblesses car elle favorise l’entraide mutuelle, la charité fraternelle et, éventuellement, l’amour dans lequel nous pouvons nous réaliser pleinement car c’est notre vocation, notre raison d’être, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1, 26) qui est Amour et qui est, Lui, le Tout.

Qui n’accepte pas ses limites, cherche à s’auto-suffire, se refuse également à l’amour et peut difficilement connaître Dieu. L’apôtre Paul se glorifie de ses faiblesses (2 Co 11, 30) car il compte alors uniquement sur Dieu et Lui rend toute la gloire pour le bien accompli, ce qui incline Celui-ci à intervenir favorablement en sa faveur.

L’apôtre Paul illustre les liens qui doivent unir les chrétiens en les assimilant aux membres d’un tout, un corps dont la tête est le Christ (1 Co 12, 4-30). Intégré dans ce corps, mu par l’Esprit de Dieu, chaque membre possède des caractéristiques et conséquemment un rôle différent quoique d’égale importance à celui des autres. Quelqu’un est-il favorisé d’un don ou d’un charisme quelconque que ce n’est pas pour son propre avantage mais pour le bénéfice du corps tout entier : « À chacun la manifestation de l'Esprit est donnée en vue du bien commun» (1 Co 12, 7). Ce n’est qu’en reconnaissant ses limites, en accueillant avec joie la contribution des autres et en leur donnant généreusement de ce qu’il a lui-même reçu de Dieu ou des hommes, que le chrétien vit l’existence souhaitée d’amour, le plan de Dieu sur lui.