Déranger

Un réalisateur de film veut-il contribuer au développement de la pensée de son époque qu’il doit déranger, sortir les gens de leur zone de confort, pour les amener à s’interroger en leur présentant des points de vue qui divergent des opinions généralement admises.

Le spirituel témoigne en paroles et en actes de l’existence de réalités qui dépassent le monde tangible, en proposant des fins plus élevées que les besoins charnels ou psychologiques. Il dérange ceux qui ne cherchent que la satisfaction immédiate de leurs instincts. Aussi, le monde et ses préoccupations terrestres ne lui réserve-t-il guère un bon accueil tel que Jean le dit au sujet de Jésus : « Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme; il venait dans le monde. Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli. » (Jn 1, 9-11). « Le disciple n’étant pas au-dessus du maître » (Mt 10, 24), il ne doit pas s’attendre à recevoir un meilleur accueil que lui. Jésus lui-même déplore le sort réservé à ceux qui l’ont précédé : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes... et vous n'avez pas voulu! » (Mt 23, 27).

Par conséquent, je me range pleinement derrière une Église qui témoigne de la Vérité en fidélité avec ce qui y a été déposé au fil des siècles et qui fait partie des écrits sacrés ou de la Tradition. Certes, cela en indispose plusieurs mais son rôle n’est pas de chercher à plaire, la Vérité ne souffrant aucune compromission. On peut même aller jusqu’à penser que le mauvais accueil réservé à ses propos constitue un signe incontestable de leur pertinence.