Auto-évaluation

Nous nous leurrons facilement quand nous nous évaluons nous-mêmes. Nous avons tendance à surestimer nos capacités dans les domaines qui nous intéressent alors que nous mésestimons celles dont l’exercice est lié à des tâches qui nous paraissent moins attrayantes. Les firmes de réaffectation, dont le mandat est d’aider une personne mise à pied à se trouver un autre emploi, ne se limitent pas à l’évaluation que les personnes dont elles prennent charge font d’elles-mêmes, mais sollicitent par l’intermédiaire de celles-ci l’opinion d’amis et d’ex-collègues de travail. Un collègue qui croyait ne pas avoir besoin de ce genre de services, avait négocié une somme d’argent supplémentaire comme prime de séparation plutôt que de se faire aider par une telle firme. Il s’était rapidement trouvé un emploi similaire mais, moins de deux ans plus tard, il occupait un poste totalement différent de ce qu’il avait fait jusqu’alors. Eut-il décidé de bénéficier de l’aide offerte, de jouir d’opinions objectives sur lui-même et sa carrière, qu’il aurait possiblement pu épargner un temps précieux.

La spiritualité, en raison de son caractère intangible, constitue un domaine dans lequel il est encore plus facile de se leurrer soi-même. Aussi, celui qui désire avancer dans cette avenue doit-il solliciter de Dieu de l’éclairer par son Esprit et se trouver un guide sûr qui l’aide dans son discernement.

S’il est une chose que l’homme moderne mésestime dans sa vanité, c’est bien son état d’enfant de Dieu. Combien plus efficace deviendrait son action s’il s’appuyait sur le secours d’un Père tout-puissant. « Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes! Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. »  (1 Jn 3, 1-2).