Argent

C’est cette préoccupation de l’argent, le fait d’en faire une fin plutôt qu’un moyen, son utilisation à des fins personnelles plutôt que de le mettre au service du bien commun, l’exploitation des gens et autres façons discutables utilisées pour se le procurer, que condamnent les spirituels dont l’apôtre Jacques : « Écoutez-moi, vous, les gens riches ! Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille vous accusera, elle dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé de l'argent, alors que nous sommes dans les derniers temps ! Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés ; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur de l'univers. Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu'on massacrait des gens. » (Jc 5, 1-5).

Le spirituel se reconnaît fiduciaire plutôt que propriétaire des biens en sa possession. Cela fait toute la différence. Au privilège d’avoir des biens et des richesses qui lui sont confiés, il sait que se rattachent des obligations, qu’il aura à rendre compte de leur utilisation au service de l’amour. Qui oublie cette fin ultime des biens matériels ressemble à ces financiers véreux qui font les manchettes pour avoir dilapidé à des fins personnelles l’argent qui leur avait été confié pour le faire fructifier, plongeant dans la misère ceux qui avaient tout misé sur eux.