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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Aimer c'est se donner

 

 

Aimer c’est se donner

 

Le cœur, c'est l'ouverture de tout l'être à l'existence des autres, la capacité de les deviner, de les comprendre. Aimer, c'est donc essentiellement se donner aux autres. Loin d'être une inclination instinctive, l'amour est une décision consciente de la volonté d'aller vers les autres. Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donner gratuitement, aimer jusqu'au bout. Cette dépossession de soi — œuvre de longue haleine — est épuisante et exaltante. Elle est source d'équilibre. Elle est le secret du bonheur.

 

 Jean-Paul II  (1920-2005)  Message aux jeunes de France, 1er juin 1980

 

 

 

Détachement et amour vont de pair. Dès que je me lie à une chose ou à une personne, l’amour de moi-même prend le dessus sur l’amour de l’autre. Le pur amour est gratuit. J’aurai beau donner, si je le fais dans l’espoir, conscient ou non, d’attacher l’autre à moi, je porte atteinte à sa liberté car je le contrains à me payer de retour. Notre relation s’apparente plus alors à un vil marchandage qu’à de l’amour.

 

Dieu étant Amour, la spiritualité est la science de l’amour. L’apôtre Paul souligne la place unique de l’amour dans la vie du croyant : « Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l'amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi. La Loi et les commandements se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Donc, l'accomplissement parfait de la Loi, c'est l'amour. » (Rm 13, 8-10). Pour aimer l’autre comme nous-mêmes il nous faut lui donner ce que nous souhaiterions pour nous-mêmes. L’amour véritable requiert par conséquent le détachement ainsi que le souligne Jésus : « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 26-27), paroles qui ont d’autant plus de poids que lui n’a pas hésité à donner sa vie sur la croix par amour pour nous : « Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne » (Jn 10, 18), lui qui avait également dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13) rendre l’existence étant le mot final, le détachement ultime auquel nous puissions consentir.

 

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