Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
8 Septembre 2010 Pensées
Amour
Rien n'est petit dans l'amour. Ceux qui attendent les grandes occasions pour prouver leur tendresse ne savent pas aimer.
– Laure Conan (1845-1924)
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Les coups d’éclat relèvent beaucoup plus du domaine de l’orgueil que de celui de l’amour car ils mettent plus en valeur ceux qui les accomplissent que les bénéficiaires de telles actions qui eux se retrouvent, plus souvent qu’autrement, relégués au rôle de faire-valoir. Les personnes des grandes occasions, celles qui privilégient les gestes théâtraux, s’aiment plus elles-mêmes qu’elles n’aiment les autres. L’amour véritable se reconnaît à l’attention portée aux détails, détails qui, pris individuellement, ne se remarquent pas mais qui, lorsque l’on vient à les additionner, font une différence, toute la différence même.
Marie, mère de Jésus, dont les catholiques célèbrent aujourd’hui la nativité, constitue pour ces derniers un modèle dans la pratique de l’amour. Effacée, discrète, elle ne cherche pas à attirer l’attention sur elle mais n’en est pas moins attentive aux besoins des autres comme lors des noces de Cana, au début de la vie publique de Jésus, alors qu’elle intervient auprès de son fils, lui glissant qu’il n’y a plus de vin ce qui risque d’assombrir la fête. Les Évangiles parlent peu d’elle mais elle devait très certainement suivre son fils, Matthieu mentionnant sa présence en une occasion : « Voici que sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. À celui qui l'en informait Jésus répondit: "Qui est ma mère et qui sont mes frères?" Et tendant sa main vers ses disciples, il dit: "Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère." » (Mt 12, 46-49). Jean nous relate qu’elle était également présente à la toute fin : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala » (Jn 19, 25) alors que Jésus avait grandement besoin de présence pour le réconforter alors qu’il se sentait délaissé : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » (Mt 27, 46).
Mère Teresa a traité de l’importance des petites choses dans la spiritualité, qui est la science de l’amour, dans son livre Il n’y a pas de plus grand amour (No greater love) :
Sois toujours fidèle dans les petites choses, car en elles réside notre force. Pour Dieu, rien n'est petit. Il n'entend rien diminuer. Pour lui, toutes les choses sont infinies. Pratique la fidélité dans les choses les plus minimes, non pas pour leur vertu propre, mais en raison de cette grande chose qu'est la volonté de Dieu -- et que, moi-même, je respecte infiniment.
Ne recherche pas des actions spectaculaires. Nous devons délibérément renoncer à tout désir de contempler le fruit de notre labeur, accomplir seulement ce que nous pouvons, du mieux que nous le pouvons, et laisser le reste entre les mains de Dieu. Ce qui importe, c’est le don de toi-même, le degré d'amour que tu mets dans chacune de tes actions.
Ne t'autorise pas le découragement face à un échec, dès lors que tu as fait de ton mieux. Refuse aussi la gloire lorsque tu réussis. Rends tout à Dieu avec la plus profonde gratitude. Si tu te sens abattu, c’est un signe d'orgueil qui montre combien tu crois en ta propre puissance. Ne te préoccupe pas plus de ce que pensent les gens. Sois humble et rien ne te dérangera jamais. Le Seigneur m'a lié là où je suis ; c'est lui qui m'en déliera.
Ce texte de mère Teresa s’applique parfaitement à la Vierge Marie, mère et modèle des chrétiens.