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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Appétit

 

 

Appétit

 

Rien ne peut suffire à celui qui considère comme étant peu de chose ce qui est suffisant.

 

  Épicure   (342-270) 

 

 

Qui ne se contente pas de ce qu'il a suffisamment pour vivre, ne connaît pas Dieu ni ne l'honore.

 

  Proverbe oriental

 

 

L’appétit a un caractère insatiable : rien ne peut le satisfaire. Plus nous avons, plus nous désirons avoir. Qui croit trouver le bonheur par la satisfaction de ses appétits s’engage dans l’esclavage de la dépendance. Cela ne peut s’expliquer, à mon avis, que par une vision spirituelle de l’existence. Créé par Dieu et pour Dieu qui a placé dans son cœur un désir de divin, d’infini, ce n’est qu’en Dieu que l’homme trouvera la vérité et le bonheur qu’il ne cesse de chercher (CEC 27).

 

Conséquemment, la recherche de Dieu et la recherche de la satisfaction des désirs matériels sont-elles mutuellement exclusives. Qui se contente de ce qu’il a suffisamment pour vivre, même s’il ne jouit pas déjà du bonheur de connaître Dieu, se place dans des dispositions propices pour y parvenir. Inversement, le spirituel risque-t-il de s’égarer s’il se laisse distraire par ses appétits charnels, ce qui lui vaut cette mise en garde de l’apôtre Paul : « revêtez le Seigneur Jésus Christ ; ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair pour satisfaire ses tendances égoïstes » (Rm 13, 14). Jésus sous-entend que la recherche de satisfaction des appétits (en ce qu’elle conduit à l’ignorance de Dieu) a causé la perte des contemporains de Noé : « À cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu'au déluge qui les a tous engloutis » (Mt 24, 38-39). Aujourd’hui, n’est-il pas paradoxal de constater que la période qui précède Noël, fête qui célèbre la venue de Dieu dans le monde, est-il nécessaire de le rappeler, en soit une de consommation effrénée ? Comment peut-on arriver à connaître et honorer Dieu dans un tel contexte ? En ce temps de l’Avent, temps préparatoire à la fête de Noël, lançons-nous un défi : celui d’investir au minimum autant de temps dans la prière que celui que nous consacrerons à notre magasinage. Ainsi, nous tiendrons-nous sur nos gardes de peur que nos cœurs s’appesantissent dans les soucis de la vie et nous conformerons-nous à la recommandation de l’apôtre Luc : « Veillez donc et priez, ainsi vous serez jugés dignes de paraître devant le Fils de l'homme » (Lc 21, 34.36).

 

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