Attente

Peu de choses fatiguent ou irritent plus que l’attente. Certes l’attente peut être source de joie et incitation au dépassement de soi lorsqu’il s’agit d’un événement heureux comme la naissance d’un nouvel enfant. Plus pénible se veut-elle pour celui qui est dans le besoin et qui doit patienter avant que l’on puisse venir à son aide. Toute aussi néfaste se veut celle que l’on s’impose à soi-même lorsque nous reportons à plus tard par paresse ou par dégoût une tâche qu’il est de notre devoir d’accomplir, le délai ne faisant qu’accroître l’urgence d’agir alors nous sommes de moins en moins disposés à passer à l’action alors que le temps file.

Si le spirituel est tendu vers la réalisation d’événements futurs heureux tels les prophètes qui attendaient la venue du Messie ou les chrétiens la seconde venue du Christ, les cieux nouveaux et la terre nouvelle où la justice habitera selon sa promesse (2 P 3, 13), il n’en est pas moins l’homme de l’action dans l’aujourd’hui, maintenant. Pour lui point de délai lorsqu’il ressent la présence divine ou l’appel de Dieu. Répond-il me voici nous disent les Écritures qu’il s’agisse d’Abraham (Gn 22, 1), de Moïse (Ex 3, 4), de Samuel (1 S 3, 4), d’Isaïe (Is 6, 8) et de bien d’autres encore dont les apôtres : « Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent » (Mt 4, 20). Quant à l’action divine, elle ne souffre pas de délai, se réalisant aussitôt la parole « sortie de la bouche » de Dieu (Gn 1).