Choix

Nos choix définissent ce que nous sommes et ce que nous allons devenir en cette vie et pour l’éternité. Aucun choix n’est définitif tant que nous n’avons pas rendu notre dernier souffle ; opportunité pour celui qui a erré, danger pour celui qui croit son avenir assuré en raison de ses choix passés. Nos choix doivent être conformes à nos valeurs. Il s’agit non seulement d’une question d’intégrité personnelle mais d’éviter la désillusion de constater que renier ses principes n’assure qu’une paix précaire jusqu’au prochain choc de valeurs divergentes qui tarde rarement et demande souvent des concessions additionnelles, fort des résultats passés.

Parmi les choix que nous sommes constamment sollicités à faire, le plus important est celui de l’amour car au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour (Jean de la Croix, dichos 64). Augustin d’Hippone réduit l’existence au choix entre deux amours, choix fondamental qui influencera tant l’ensemble de notre existence terrestre que notre devenir pour l’éternité : amour de soi jusqu’au mépris de Dieu (et de l’autre), amour de Dieu (et de l’autre) jusqu’au mépris de soi. Les spirituels doivent se battent constamment contre les inclinaisons de leur chair et contre l’influence d’un monde qui a privilégié de tout temps l’amour de soi ce qui a fait dire ceci à Jésus au sujet de ses disciples : «Je leur ai donné ta parole et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais » (Jn 17, 14-15). Il n’est pas étonnant de voir le monde rejeter Jésus comme en fait foi la réaction de ses contemporains lorsqu’il a libéré un possédé au prix de la vie d’un troupeau de porcs (symbolisant la richesse et le bien-être personnel) : « Alors ils se mirent à supplier Jésus de partir de leur région » (Mc 5, 17).