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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Reddition de comptes

 

Reddition de comptes

 

Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

 

Matthieu 22, 21

 

 

J’ai été abasourdi hier d’entendre une personne d’âge mûr faire l’éloge de ceux qui évitent frauduleusement de payer leurs impôts et les proposer comme modèles à un jeune qui songe éventuellement à se lancer en affaires, lui suggérant qu’une telle pratique soit une condition de réussite. L’évasion fiscale est un vol nous rappelait Raniero Cantalamessa dans sa prédication du 16 octobre 2005 : « L’évasion fiscale, lorsqu’elle atteint certaines proportions, nous rappelle le Catéchisme de l’Église catholique, est un péché mortel. C’est un vol perpétré non contre «l’État», c’est-à-dire personne, mais contre la communauté, c’est-à-dire tout le monde. Ceci suppose naturellement que l’État aussi soit juste et équitable dans ses critères d’imposition ». L’État offre aux gens d’affaires de multiples services visant à leur assurer un milieu propice pour exercer leurs activités (paix sociale, disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, services de santé…), pour lesquels il est en droit d’exiger une contrepartie s’il veut pouvoir être en mesure de continuer de maintenir un environnement favorable qui leur permette de continuer à exercer leurs activités. En fait, ce n’est pas l’État qui est volé, mais les honnêtes contribuables qui doivent payer des impôts plus élevés en raison de ceux qui évitent égoïstement de le faire et les citoyens dans le besoin qui ne reçoivent pas tout le support nécessaire faute de moyens à la disposition de l’État, car il est des niveaux de taxation qui ne peuvent être dépassés sans risque de provoquer des problèmes plus grands encore.

 

Certains justifieront leurs actes en prétextant que l’État gaspille une part des fonds qu’il collecte, laissant sous-entendre qu’en soustrayant à celui-ci une part des fonds qu’il exige, ils contribuent à l’efficacité générale en évitant une plus grande dilapidation des fonds publics. Faut-il rappeler que bien des besoins ne sont pas pris en charge faute de moyens suffisants à la disposition de l’État ? De plus, le fait qu’une partie des fonds puisse être utilisée à mauvais escient ne justifie pas de se soustraire à ses obligations fiscales. Je citerai ici Jean-Marie Vianney qui dit qu’on ne peut se dispenser de faire l’aumône sous prétexte que le nécessiteux fera mauvais usage du don reçu : « Il y en a qui disent : “Oh! Il en fait mauvais usage”. Qu’il en fasse l’usage qu’il voudra ; le pauvre sera jugé sur cet usage qu’il aura fait de votre aumône, et vous, vous serez jugés sur l’aumône elle-même que vous auriez pu faire et que vous n’avez pas faite » (Chiara Lubich, Le Christ au cœur des siècles, l’Évangile incarné par les saints). Si l’on ne peut se dispenser de l’aumône qui est « facultative » sous prétexte de mauvais usage, à plus forte raison ne peut-on éluder le paiement obligatoire des impôts pour le même motif.

 

L’évasion fiscale est un vol pour lequel, ceux qui le commettent, s’ils parviennent habilement à échapper à la justice et évitent de rendre des comptes ici bas, devront rendre compte à Dieu, à qui rien n’échappe, Lui qui scrute le cœur, qui sonde les reins, pour rendre à chacun d'après sa conduite, selon le fruit de ses œuvres (Jr 17, 10).

 

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