Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
27 Février 2011 Pensées
Compromis
Les compromis sont provisoires.
– Jérôme Garcin (1956- ), Lettres de rupture
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Pensons-nous avoir acheté la paix en ayant fait des concessions et en être arrivé à un compromis?
Rien n’est moins sûr ! J’ai connu bien des gens au cours de mon existence qui, si nous n’y prenions garde, une petite concession obtenue après l’autre, arrivaient à faire parcourir aux autres un chemin dans lequel, s’ils avaient su dès le départ où cela les aurait menés, n’auraient jamais accepté de s’y engager. Dès lors que nous cédons quelque chose, nous pouvons tenir comme assuré que le compromis atteint n’est que provisoire et que celui qui n’a pas obtenu tout ce qu’il souhaitait, encouragé par une victoire partielle, reviendra tôt ou tard à la charge pour en obtenir davantage. Est-ce à dire qu’il faut éviter d’en arriver à des compromis ? Certes pas ! Mais il faut le faire pour les bonnes raisons et sur les bonnes choses. Penser qu’une question sera réglée sur la foi d’un compromis ne fait pas partie des raisons valables. Céder quelque chose au plan éthique, spirituel ou une autre chose fondamentale relative à sa personnalité propre ne constitue pas une meilleure option.
Jésus indique qu’il n’y a pas de compromis possible entre l’attachement aux choses d’ordre spirituel et celles d’ordre matériel : « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ? Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ? ' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ? ' ou encore : 'Avec quoi nous habiller ? ' Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine » (Mt 6, 24-34). Cela ne veut pas dire qu’il faille mépriser les choses matérielles mais bien d’éviter de s’y attacher : « que désormais ceux qui achètent (vivent) comme s'ils ne possédaient pas; ceux qui usent de ce monde, comme s'ils n'en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde » (1 Co 7, 30-31) à la suite des fidèles de toutes les époques qui ont mis dans la divine Providence toute leur espérance : « Je n'ai de repos qu'en Dieu seul, mon salut vient de lui. Lui seul est mon rocher, mon salut, ma citadelle : je suis inébranlable. Je n'ai mon repos qu'en Dieu seul ; oui, mon espoir vient de lui. Mon salut et ma gloire se trouvent près de Dieu. Chez Dieu, mon refuge, mon rocher imprenable ! Comptez sur lui en tout temps, vous, le peuple. Devant lui épanchez votre cœur : Dieu est pour nous un refuge » (Ps 62, 2-3.6-9). Inversement, qui s’attache aux choses matérielles pensant y trouver quelque sécurité, il s’engage dans une voie bien périlleuse pour le salut de son âme.