Égoïsme

« Pour aimer les autres, il faut d’abord s’aimer soi-même.» Nous avons tous déjà entendu cela et c’est véridique. Jésus dit « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 19,19), mettant en lumière le lien étroit entre amour de soi et amour d’autrui. Le problème de l’égoïsme réside dans l’excès de l’amour-propre qui amène celui qui en est victime à tout ramener à lui-même, à sa personne. Il trouve l’antidote à la passion désordonnée de lui-même, justement dans la prescription de Jésus de donner aux autres dans la mesure où il réclame pour lui-même. Ainsi, plus il s’aimera, plus il devra aimer les autres et, par conséquent, donner, ce qui l’empêchera de ne se préoccuper que de lui-même et de sombrer dans l’égoïsme. J’ai beau y réfléchir, je ne vois pas de moyen plus efficace de mettre un frein à l’égoïsme que de se soumettre à l’obligation d’aimer les autres dans la même mesure où nous nous aimons nous-mêmes.

Pour aimer les autres, il faut également se savoir aimés, prendre conscience de notre dignité inaliénable d’enfants de Dieu, d’avoir été voulus par Lui, et que comme un Père Il continue de nous aimer malgré le fait qu’il nous arrive de Lui tourner le dos. L’amour de Dieu constitue le fondement de l’amour de soi et du prochain : « Quant à nous, aimons, puisque Lui nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Jamais son amour ne nous fait défaut mais il nous arrive de L’oublier, pour notre plus grand malheur, ce qui fait dire au psalmiste par trois fois : « Dieu, fais-nous revenir, fais luire ta face et nous serons sauvés » (Ps 80, 4.8.20), aide-nous à redécouvrir ton amour pour nous, en dépendent notre bonheur et celui des autres !