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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Emploi du temps

 

Emploi du temps

 

Excellente est l'attitude de celui qui a bien employé le temps qu'on lui octroie et ne s'est pas mêlé d'être son propre juge. La durée humaine n'appartient qu'à ceux qui pétrissent la minute, la sculptent et ne se préoccupent pas du verdict.

 

  Jean Cocteau   (1889-1963) 

 

 

 

Le temps n’a de valeur que parce qu’il s’agit d’une ressource limitée mise à notre disposition. L’usage que nous en faisons nous décrit, définit l’échelle de nos valeurs, nos priorités. Nous pouvons bien dire et même croire qu’une chose importe pour nous, elle n’a, dans les faits, que peu d’importance si nous ne lui accordons pas un temps proportionné à la valeur que nous disons lui octroyer. L’emploi du temps est une question de choix à effectuer de minute en minute. Ceux qui prétendent manquer de temps éprouvent généralement de la difficulté à faire des choix, de sorte que ne pouvant se décider et voulant tout faire, le temps vient à leur manquer. S’il existe des techniques pour améliorer l’usage que nous faisons du temps, à la base, la gestion de cette ressource précieuse est beaucoup plus une question d’attitude que n’importe quoi d’autre. Qui veut se connaître davantage, n’a qu’à faire un relevé de l’emploi de son temps durant une semaine et analyser l’usage qu’il en aura fait.

 

Nous prétendons-nous spirituels ? Affirmons-nous que Dieu importe pour nous ? Quelle part de notre temps lui consacrons-nous ou employons-nous au service des autres ? Si nous sommes trop affairés pour lui réserver une part significative de notre temps, il y a fort à parier que le reproche adressé par Jésus aux pharisiens s’applique tout autant à nous : « Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites, ainsi qu'il est écrit: Ce peuple m'honore des lèvres; mais leur cœur est loin de moi » (Mc 7, 6). Jésus, lors de son séjour terrestre, s’est entièrement donné pour le salut de ses contemporains et pour le nôtre, jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix! (Ph 2, 8). Le sacrifice de Jésus ne s’est pas limité à la croix qui en a été le couronnement, mais il s’est réalisé dans la vie quotidienne. L’évangéliste Marc rapporte une anecdote : alors qu’il ne lui était pas possible de manger en raison de la foule qui se pressait autour de lui et l’accaparait, ce jeûne « forcé » a suscité l’incompréhension  de sa parenté qui en est venue à penser de lui : « Il a perdu la tête » (Mc 3, 20-21). Il en va de même des martyrs ; le don de leur vie ne fut pas un geste d’éclat isolé  mais le couronnement d’années de renoncement à s’accorder du « bon temps » pour se mettre au service de Dieu et du prochain de sorte que de voir abréger le temps à leur disposition leur importe peu, leur temps ne leur appartenant plus, étant déjà consacré à Dieu et à aider les autres.

 

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