Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
5 Octobre 2010 Pensées
Faire ce qui en vaut la peine
Either write something worth reading or do something worth writing.
– Benjamin Franklin (1706-1790)
Ou bien écrivez quelque chose digne d’être lu, ou bien faites quelque chose digne d’être consigné par écrit.
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S’il fallait se limiter à ne faire que des coups d’éclat, des choses susceptibles d’être remarquées, nous ferions bien peu. Il n’est d’ailleurs pas à la portée de tous d’accomplir des choses remarquables. Cependant, tous peuvent s’acquitter des tâches banales du quotidien de façon exceptionnelle, il suffit d’agir par amour d’autrui et de Dieu. L’amour est ce qui donne toute la valeur à nos faits et gestes et même à notre inaction si celle-ci a pour motif d’accorder toute notre attention à l’autre, de l’écouter attentivement.
Si Marthe dans l’Évangile se plaint à Jésus que sa sœur Marie la laisse seule à assumer le service (Lc 10, 38-42), c’est possiblement qu’elle constate qu’elle reçoit bien peu de considération pour tous ses efforts alors que Marie, qui ne fait pourtant qu’écouter le Maître, semble monopoliser toute son attention. Et Jésus de répondre : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire.» Et c’est l’amour, pourrions-nous rajouter. Dieu n’ignore rien de ce que nous faisons, même les tâches les plus humbles, celles que personne ne remarque, auxquelles Il attache un grand prix car motivées uniquement par l’amour : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais l'aumône, ne va pas le claironner devant toi; ainsi font les hypocrites, dans les synagogues et les rues, afin d'être glorifiés par les hommes; en vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 1-4).
Ainsi, par une logique renversante mais tout à fait censée, faire ce qui en vaut la peine consiste-t-il à accomplir ce qui ne se remarque pas et même à ne rien faire (si cela est pour accorder toute notre attention à l’autre ou au Tout-Autre) par amour et avec amour. Qui ne se concentre que sur ce qui est susceptible d’attirer l’attention, agit plus par amour-propre que l’amour des autres et tire son salaire de la reconnaissance que ses faits et gestes ne manqueront pas de lui valoir. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées » (Is 55, 8-9). Les pensées de Dieu sont pur amour alors que les nôtres sont trop souvent, hélas, amour-propre !