Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
4 Octobre 2010 Pensées
Direction et responsabilité
My job is to listen to ideas, maybe cook up a few of my own, and make decisions based on what's good for the shareholders and for the company.
– Philip Knight (1938- ), fondateur et ancien PDG de Nike
Mon travail est d’écouter les idées, peut-être en inventer quelques unes de mon cru, et prendre des décisions fondées sur ce qui est bon pour les actionnaires et la compagnie.
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S’il est pertinemment vrai que diriger consiste plus à écouter et à promouvoir les bonnes idées des autres que de chercher à en inventer de nouvelles ou de mettre de l’avant les siennes propres, limiter la responsabilité du dirigeant aux bailleurs de fonds et à la survie ou la croissance de la compagnie dont il préside la destinée est, à mon avis, une vision très réductrice des devoirs de celui-ci envers la société qui l’a fait bénéficier d’un environnement propice pour qu’il se développe ainsi que son entreprise. Au premier rang des exclus de cette citation, et pour lesquels le dirigeant doit se préoccuper, se retrouvent ses plus précieux collaborateurs, ses employés, ceux qui l’ont fait bénéficier de leurs meilleures idées et se sont efforcés de réaliser le plus consciencieusement possible les plans qu’il a ébauchés, responsabilité qui ne saurait se limiter au salaire versé mais doit s’étendre à leur faire bénéficier d’un environnement de travail sain et à maintenir le niveau d’emploi pour assurer une certaine sécurité tant à ceux-ci qu’à leurs familles et même aux communautés qui hébergent les diverses installations de l’entreprise. Le dirigeant est également redevable envers ses partenaires commerciaux, clients et fournisseurs, de qui dépend la réussite de son entreprise, notamment en veillant à tisser avec eux des liens à long terme qui assurent la stabilité requise pour le développement de tous et chacun.
La parabole biblique du bon Samaritain (Lc 10, 25-37) démontre au spirituel que la responsabilité ne saurait se limiter au respect de règles légales, un prêtre et un lévite continuant leur route plutôt que de s’occuper d’un compatriote ayant bien besoin de leur secours alors qu’un étranger se laisse émouvoir par le triste état du blessé et ne se limite pas à lui prêter une assistance immédiate mais le confie à un aubergiste, à ses propres frais, pour qu’il en prenne soin. Ainsi, la charité du spirituel doit-elle s’étendre à tous à l’image du Dieu qu’il s’efforce de servir et qui fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons (Mt 5, 45), sans discrimination.