Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
4 Mars 2010 Pensées
Fortune
La fortune des hommes est une roue et ne laisse pas toujours les mêmes au sommet.
– Hérodote (484-420)
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La vie a des hauts et des bas pour tout le monde. L’homme avisé qui fait preuve de solidarité et partage sa bonne fortune peut compter sur de précieux alliés aux jours de l’épreuve. Qui, par contre, cherche à se l’approprier égoïstement et met sa confiance en lui-même, dans son or et dans son prestige, celui-là risque de connaître une chute brutale si le vent vient à tourner.
Jésus, dans la parabole de l’homme riche et de Lazare (Lc 16, 19-31), nous enseigne que Dieu se fait proche de ceux qui vivent dans l’épreuve. Contrairement aux hommes qui connaissent les gens riches et influents par leur nom, il appelle le pauvre Lazare par son nom et désigne celui qui est fortuné comme un homme riche, sous-entendant qu’il est sans intérêt puisqu’il n’en mentionne même pas le nom. Arrive la mort et se produit un revirement de situation : le pauvre hérite du Royaume conformément à la promesse du discours des Béatitudes (Mt 5, 3) alors que le riche connaît la souffrance pour s’être approprié à des fins personnelles, lors de son séjour terrestre, des biens que Dieu destinait au bien commun de l’ensemble des hommes, d’en avoir joui égoïstement plutôt que de s’être montre solidaire des moins favorisés et d’en avoir partagé une partie.
Le spirituel se reconnaît le fiduciaire des bonnes choses dont la propriété lui a été confiée pour manifester l’amour de Dieu aux hommes et qu’il s’efforce d’employer pour le bénéfice du plus grand nombre selon le principe de la destination universelle des biens. C’est ce que confirme Paul dans son enseignement : « Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifier comme si tu ne l'avais pas reçu? Déjà, vous êtes rassasiés! déjà vous vous êtes enrichis! sans nous, vous êtes devenus rois! Ah! que ne l'êtes-vous donc, rois, pour que nous partagions, nous aussi, votre royauté! » (1 Co 4, 7-8) et pour les biens spirituels : « À chacun est donnée la manifestation de l'Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12, 7). La parabole des talents (Mt 25, 14-46) présente elle aussi l’homme comme fiduciaire des biens confiés par Dieu auquel il devra rendre compte de sa gestion principalement en faveur de ceux qui sont dans le besoin : ceux qui ont faim et soif, qui sont nus, étrangers ou prisonniers.