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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Gouverner

 

Gouverner

 

Il faut, quand on gouverne, voir les hommes tels qu'ils sont, et les choses telles qu'elles devraient être.

 

  Louis de Bonald   (1754-1840) 

 

 

Pour être un bon dirigeant, il nous faut voir les autres tels qu’ils sont, des gens semblables à nous avec leur lot de forces et de faiblesses, forces qu’il nous faut mettre en valeur et développer, faiblesses envers lesquelles il faut nous montrer indulgents tout en fournissant le support nécessaire pour y pallier que ce soit par de la formation ou en l’adjoignant à des collaborateurs ayant les qualités contraires. Entretenir une fausse impression d’un subalterne, que ce soit en bien ou en mal, se révèle le pire handicap d’un dirigeant : s’il le voit meilleur qu’en réalité, les projets confiés risquent de connaître l’échec alors qu’une estime moindre que méritée conduit à la sous utilisation d’une ressource valable et même au gaspillage de celle-ci, si la personne qui en est l’objet vient à développer une piètre estime d’elle-même.

 

Par contre, nous ne devons jamais perdre de vue notre idéal, ne jamais accepter que les choses puissent être immuables, qu’il n’y a rien à faire parce qu’il ne semble pas y avoir de moyen de passer de l’état actuel à celui espéré. Il nous faut tendre vers le meilleur, vers la perfection, sans quoi nous et notre groupe reculerons car le monde, lui, continuera à avancer.

 

À plus forte raison devons-nous viser la perfection si nous sommes spirituels : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48), un élan vers Dieu qui ne soit pas seulement individuel mais communautaire, la montagne de la sainteté se gravissant plus facilement en groupe. Cette perfection n’est toutefois pas celle de l’agir, contrairement à la perception que certains entretiennent, mais celle de la qualité de la relation avec Dieu et avec les autres dans lesquels Il est présent : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… et ton prochain comme toi-même» (Mt 22, 37.39). Pour y parvenir, nous devons reconnaître la faiblesse de notre nature, s’en glorifier (2 Co 12, 9) même comme l’apôtre Paul pour que Dieu manifeste sa miséricorde, miséricorde dont il est beaucoup plus facile de faire preuve envers autrui après avoir constaté en être nous-mêmes bénéficiaires en réponse au don de Dieu et à l’appel de Jésus : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux», réponse qui se situe à l’opposé de celle du débiteur impitoyable de la parabole qui, après s’être fait remettre une dette considérable par son maître, se montre sans pitié envers son compagnon qui lui devait pourtant une somme infiniment moindre (Mt 18, 23-35). Aussi, le spirituel ne doit-il pas seulement voir les autres tels qu’ils sont avec leurs faiblesses, mais les aimer avec leurs faiblesses et même en raison de celles-ci car elles constituent un rappel de la bonté de Dieu à son égard en dépit de ses propres imperfections. De la sorte, le spirituel contribuera-t-il à l’édification du monde tel qu’il devrait être selon la pensée de Dieu, à savoir plus conforme à l’image divine, de son unité manifestée dans sa Trinité : « Père, qu’ils soient un, comme nous » (Jn 17, 22).

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