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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Gratuité

 

Gratuité

 

Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.

 

Matthieu 10, 8

 

 

 Si, dans l’ordre matériel, le travailleur est en droit d’exiger un juste salaire en rétribution des services rendus, il en va autrement dans l’ordre spirituel où tout doit être accompli dans un esprit de pure gratuité et l’on ne parle pas ici uniquement de rétribution pécuniaire mais également de ne pas chercher la reconnaissance pour le bien accompli. Rien d’étonnant à cela car la spiritualité est l’art de l’amour et que l’amour est don. Toute demande ou même désir de recevoir argent ou reconnaissance en retour du bien accompli va à l’encontre du principe fondamental de gratuité qui doit imprégner l’agir de celui qui se réclame de Dieu, car Dieu est Amour. Attendrions-nous secrètement d’être récompensés par Dieu dans l’éternité pour ce que nous accomplissons, que nous privons nos bonnes actions de leur gratuité et leur enlevons toute valeur. Pire, nous faisons injure à Dieu en pensant « mériter » le salut par notre conduite alors que celui-ci est grâce, pur don de Dieu. Quel que soit le bien que nous aurons accompli, le salut demeurera toujours « immérité », il sera toujours un cadeau de Dieu, un fruit de sa miséricorde.

 

Cela te laisse perplexe ? Voyons ce qu’en disent les Écritures :

 

On décrit par le terme simonie, l’achat ou la vente des réalités spirituelles. À Simon le magicien, qui voulait acheter le pouvoir spirituel qu’il voyait à l’œuvre dans les apôtres, Pierre répond : " Périsse ton argent, et toi avec lui, puisque tu as cru acheter le don de Dieu à prix d’argent " (Ac 8, 20). Il se conformait ainsi à la parole de Jésus : " Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement " (Mt 10, 8 ; cf. déjà Is 55, 1). Il est impossible de s’approprier les biens spirituels et de se comporter à leur égard comme un possesseur ou un maître, puisqu’ils ont leur source en Dieu. On ne peut que les recevoir gratuitement de Lui (CEC 2121).

 

Tu ne demandes pas à être rémunéré mais tu attends la reconnaissance des hommes ? Médite ceci, tu éviteras d’être déçu par l’ingratitude de ceux auxquels tu auras donné et également que tes bonnes actions perdent leur valeur aux yeux de Dieu : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais l'aumône, ne va pas le claironner devant toi; ainsi font les hypocrites, dans les synagogues et les rues, afin d'être glorifiés par les hommes; en vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 1-4).

 

Peut-être attends-tu secrètement que ce soit Dieu qui rémunère tes efforts et penses-tu « acheter » par tes bonnes actions une place dans son Royaume ? Vois ce qui risque de t’arriver : « Ce n'est pas en me disant: Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Alors je leur dirai en face: Jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité » (Mt 7, 21-23).

 

Peut-être te demandes-tu à l’instar des apôtres « Mais alors, qui peut être sauvé ? » (Mc 10, 26). Vois la réponse de Jésus : « Pour les hommes, impossible, mais non pour Dieu: car tout est possible pour Dieu » (Mc 10, 27). La salut est et demeurera toujours don de Dieu. Penser « gagner son ciel » c’est s’exposer à se disqualifier pour y accéder. C’est ce qui rend l’accès du Royaume si difficile pour les riches : habitués de payer pour se procurer les biens et services de la terre, le concept de gratuité leur est étranger et, à tort, ils s’imaginent « acheter » également le salut éternel ce qui fait dire à Jésus : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu! » (Mc 10, 25). Un salut qui ne s’acquiert pas te paraît-il arbitraire, incompatible avec la justice de Dieu ? Vois ce que dit l’apôtre Paul : « Qu'est-ce à dire? Dieu serait-il injuste? Certes non! Car il dit à Moïse: Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde et j'ai pitié de qui j'ai pitié. Il n'est donc pas question de l'homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Rm 9, 14-16). Si le salut est affaire de miséricorde, n’y a-t-il pas un moyen quelconque de se rendre disponible à être l’objet de cette miséricorde ? Cette fois, c’est Jésus qui donne la clé : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). Pour devenir éligibles au Royaume, il nous faut pardonner inconditionnellement les offenses des autres de la même façon que nous espérons voir Dieu passer outre à nos manquements et nous inviter à partager son existence pour l’éternité, ce qu’exprime la prière du « Notre Père » que nous a léguée Jésus : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6, 12). Le pardon ne constitue-t-il pas la plus belle preuve d’amour que nous puissions offrir ? Rendre le bien pour le mal, n’est-ce pas l’ultime gratuité ?

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