Humilité

Pourquoi l’humilité occupe-t-elle une place si importante ? Elle est la condition préalable à l’amour véritable, amour qui, comme le dit Augustin d’Hippone, couvre une multitude de fautes. L’humble ne parle jamais de « ses droits » présumés. Il ne s’arroge aucun privilège, il n’attend et il n’exige rien… Il ne s’apitoie pas sur son sort, ne geint pas, n’est pas déprimé, mais il reste parfaitement en paix (Charles R. Swindoll, Job, un homme à l’endurance héroïque, alors qu’il parle de Job, un modèle d’humilité qui n’est surpassé dans cette vertu que par le Christ, Lui qui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu mais s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix!  Ph 2, 6-8). L’humilité constitue tellement un pré-requis de l’amour que les termes utilisés par Swindoll pour parler de l’humilité de Job se rapprochent de ceux employés par l’apôtre Paul pour décrire la charité dans son célèbre hymne à l’amour : « La charité est longanime; la charité est serviable; elle n'est pas envieuse; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas; elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal; elle ne se réjouit pas de l'injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Co 13, 4-7). L’humilité est la bonne terre de la parabole du semeur (Lc 8, 5-15), seul l’humble pouvant entendre la Parole avec un cœur noble et généreux, la retenir et porter du fruit par sa constance. Admirons l’humilité de Job alors que les textes sacrés rapportent ses dernières paroles adressées à Yahvé alors qu’il subissait toujours l’épreuve : « Écoute-moi et je te parlerai; je t’interrogerai et tu m’instruiras. Mon oreille avait entendu parler de toi mais maintenant mon œil t’a vu. C’est pourquoi ne me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre » (Jb 42, 4-6). Je te questionnerai et tu m’instruiras, quelle belle ouverture à la Transcendance ! Quel terreau fertile à la Parole et à l’Amour !

L’humilité avec l’amour, qu’elle rend possible, constituent les voies principales donnant accès au Royaume  espéré par le croyant. C’est pourquoi Jésus n’hésite pas à faire l’éloge de l’humilité allant jusqu’à dire que les premiers (sur cette terre) seront les derniers (dans le Royaume) et les derniers (en cette vie) seront les premiers (dans l’éternité) (Lc 14, 7-11). Je vous laisse sur cette très belle citation de mère Teresa : Nous ne pouvons rien faire de grand, seulement de petites choses avec beaucoup d’amour, nos vains efforts donnant du fruit à la mesure de l’amour qui les a inspirés, inclinant Dieu à les féconder, à leur conférer une parcelle de sa Grandeur.