Humilité

L’orgueil empoisonne les relations entre les hommes et entre ceux-ci et leur Dieu. Dès que l’on pense avoir des mérites, on ne demande plus, on exige. On n’estime plus jouir de privilèges, on demande à ce que nos droits soient respectés. Et l’amour s’effrite…

Pour guérir nos cœurs brisés ou atrophiés par l’orgueil, il n’y a que l’humilité, reconnaître nos limites, notre besoin de l’autre et de Dieu, ne rien considérer comme un dû et se montrer reconnaissant pour tout ce qui est et a été fait pour nous. Alors deviendrons-nous plus « aimables », capables d’amour, d’aimer et d’être aimés…

Admirons l’humilité de cette Cananéenne qui poursuivait Jésus de ses cris implorant sa pitié pour sa fille malade (Mt 15, 21-28). Jésus met son humilité à l’épreuve lorsqu’il lui dit n’avoir été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël et donc qu’elle n’a aucun « droit » à revendiquer  une action de sa part. S’offusque-t-elle ? Crie-t-elle à l’injustice ? Non ! Elle se rabaisse plutôt au rang des petits chiens qui se nourrissent des miettes qui tombent de la table de leur maître, elle ne demande à Jésus que de la laisser accéder aux grâces que laissent filer les élus dans leur orgueil. Et Jésus se laisse toucher par la profondeur de cette foi et de cette humilité : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Voulons-nous toucher nous aussi le cœur de Dieu ? Combattons le poison de l’orgueil (notamment celui hérité en conséquence du péché des premiers parents) en cultivant l’humilité. Non seulement rétablirons-nous les relations avec Dieu mais avec les autres hommes. Pour les catholiques, le sacrement de réconciliation est l’endroit privilégié pour rétablir les liens avec Dieu dans l’humble aveu de leurs fautes, humilité qui ne saurait laisser Dieu indifférent.