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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Humilité et vérité

 

Humilité et vérité

 

L’humilité consiste à marcher dans la vérité.

 

  Thérèse d’Avila   (1515-1582) 

 

 

 

Vérité et humilité vont de pair ; pas de vérité sans avoir l’humilité de l’accueillir et pas d’humilité sans reconnaissance de la vérité. L’orgueil nous pousse à fusiller le messager plutôt que d’accepter une vérité qui déplaît, à nous voir et à voir le monde comme nous aimerions qu’il soit plutôt que comme ce que nous et le monde sommes en réalité. Cette attitude de rejet d’une vérité qui dérange et de s’en prendre à celui qui s’en fait le porte-parole est tellement commune que l’on a jugé bon de prévenir ceux qui rendent témoignage à la vérité du danger qu’ils encourent dans un proverbe : « Toute vérité n’est pas bonne à dire ». Contrairement à ce que certains croient faussement, l’humilité ne consiste pas à se déprécier. Nier ou diminuer ses talents ou encore prétendre que nos défauts sont plus grands qu’ils ne sont en réalité constitue presque une invitation lancée aux autres de rétablir la vérité et à vanter nos mérites, ce qui est une forme déguisée d’orgueil. L’humilité véritable consiste à accueillir la vérité lorsqu’elle se présente, à reconnaître ses erreurs plutôt que de chercher à se justifier, à garder le silence face à nos dénigreurs en cherchant ce qui, dans notre conduite peut les inciter à penser ainsi en mal de nous, à éviter de juger les autres car, d’une part, nous aurions fait peut-être pire qu’eux placés dans les mêmes circonstances et que, d’autre part, la mesure dont nous mesurerons on mesurera également pour nous (Mt 7, 2). Cette humilité conforme à celle de Marie, mère de Jésus, qui conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur (Lc 2, 19) ne peut conduire qu’à la vérité sur notre réalité terrestre et déboucher sur la Vérité qui est Dieu.

 

Le récit évangélique de la mort de Jean-Baptiste n’est pas banal. Non seulement l’orgueil d’Hérode le conduit-il à faire emprisonner Jean-Baptiste parce qu’il dénonce sa conduite, mais encore, le fait-il mettre à mort en dépit que cela le contrarie pour le seul fait de ne pas perdre la face et de respecter sa parole (Mc 6, 14-29). On ne peut s’éviter de comparer Hérode au grand roi David qui, s’il a lui aussi commis l’iniquité et fait assassiner injustement, reconnaît humblement sa faute devant le prophète Natân "J'ai péché contre Yahvé!" Alors Natân dit à David: "De son côté, Yahvé pardonne ta faute, tu ne mourras pas. " (2 S 12, 13).  L’un a persévéré dans sa voie mauvaise alors que l’autre réintégré le chemin de la Vérité grâce à son humilité et est considéré encore de nos jours comme un des rois les plus illustres de l’histoire. Aussi, peut-on s’interroger sur un autre dirigeant, celui-là contemporain, qui dit « après moi, le chaos ». Une telle déclaration est tellement empreinte d’orgueil que l’on peut difficilement éviter de croire qu’il soit complètement déconnecté de la vérité de la réalité.

 

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S
L'alegorie de la caverne Platon
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