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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Humour et reconnaissance

 

Un peu d’humour…

 

Alcide conduisait son auto et était tout trempé de sueur, tant il était nerveux à l'idée d'arriver en retard à son rendez-vous car il n'arrivait pas à trouver une seule place de stationnement. Levant les yeux au ciel, il pria Dieu: "Seigneur, aie pitié de moi. Si tu me trouves une place de stationnement, je te promets d'aller à la messe tous les dimanches et de lâcher la bière pour le reste de ma vie."

 

Miraculeusement, une place se libère sur-le-champ.

 

Alcide lève les yeux au ciel de nouveau et dit à Dieu:

"Laisse faire; j'en ai trouvé une!"

 

Anonyme (reçu par courriel)

 

 

 

Cette petite histoire, si elle fait sourire, n’en comporte pas moins un fonds de vérité sur la nature humaine et nos relations avec Dieu.

 

D’abord l’ingratitude. Que de fois sollicitons-nous l’aide des autres et de Dieu et oublions-nous par la suite de leur rendre leur part sinon la totalité du mérite qui leur revient. Nous nous impatientons face à ceux dont les remerciements s’éternisent dans les galas de reconnaissance et nous nous moquons même à l’occasion de ceux qui s’étendent au-delà du strict minimum. Cependant la réalité n’est-elle pas qu’il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg et que la liste des personnes à remercier pour être parvenu au sommet de son art devrait être beaucoup plus longue que ce que ne leur permettent les quelques secondes allouées, si longues puissent-elles paraître pour l’auditeur non concerné ? Même les récipiendaires directs de l’aide de Dieu oublient parfois de lui rendre gloire comme il convient comme l’illustre le récit des dix lépreux guéris de leur mal et dont un seul vient remercier Jésus : « Est-ce que les dix n'ont pas été purifiés? Les neuf autres, où sont-ils? Il ne s'est trouvé, pour revenir rendre gloire à Dieu, que cet étranger ! », ce qui lui a valu au-delà de la guérison corporelle, qui n’était qu’un signe, le salut éternel auquel elle devait mener : « Relève-toi, va; ta foi t'a sauvé » (Lc 17, 17-19). Prenons garde à ce que l’ingratitude ne nous ferme les portes du salut !

 

Ce qui rend quelque peu mal à l’aise dans cette blague, c’est également qu’elle démontre notre tendance à vouloir établir des relations intéressées, à marchander notre amour : « Si tu fais ceci pour moi, je m’engage à faire cela pour toi… » ou, plus insidieusement : « Pourquoi ferais-je quelque chose pour X qui n’a jamais rien fait pour moi ? » Dieu, qui est Amour, recherche inlassablement notre amour : « C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice » (Mt 9, 13). Il nous invite au dépassement pour arriver à la gratuité de l’amour et manifester ainsi la ressemblance du Dieu à l’image duquel nous avons été créés (Gn 1, 26) : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Car même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quel gré vous en saura-t-on? Même les pécheurs en font autant. Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Même des pécheurs prêtent à des pécheurs afin de recevoir l'équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour. Votre récompense alors sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants. Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant. » (Lc 6, 32-36).

 

Enfin, cette histoire nous montre-t-elle toute la subtilité du mode d’agir ordinaire de Dieu si bien qu’il est à la fois possible d’en imputer la source au hasard pour qui ne croit pas ou bien à Dieu pour qui a la foi. Certes, Dieu peut suspendre les lois de la nature pour donner un signe qui augmente la foi du bénéficiaire d’une telle faveur ou de ceux qui en sont témoins en vue de leur salut, mais Dieu préfère agir dans le secret de façon à préserver notre liberté d’adhérer à Lui ou non, de l’aimer en vérité, c’est-à-dire gratuitement, sans rien espérer en retour. Ainsi quand il est écrit dans les Actes des apôtres : « Ils parcoururent la Phrygie et le territoire galate, le Saint Esprit les ayant empêchés d'annoncer la parole en Asie. Parvenus aux confins de la Mysie, ils tentèrent d'entrer en Bithynie, mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. » (Ac 16, 6-7), il est possible qu’il s’agisse d’une intervention directe de Dieu mais le plus probable est qu’ils ont été refoulés aux frontières, qu’on leur ait refusé l’accès aux endroits où ils souhaitaient se rendre. Ce qui permet à Paul de confirmer qu’il s’agit bien là de l’intervention divine est la vision qu’il eut d’un Macédonien qui lui adressait cette prière : « Passe en Macédoine, viens à notre secours! » (Ac 16, 9).

 

Quand il m’arrive de bonnes choses et même de moins bonnes, je m’efforce d’y discerner la volonté de Dieu, et de Lui en rendre grâces. Certes, il peut m’arriver de me méprendre et de voir l’action de Dieu où elle n’est pas mais je me dis que, si tel devait être le cas, cela ne fera que compenser pour toutes les fois où je Lui suis redevable et que je n’en prends pas conscience ou encore lorsque j’ai oublié de le remercier comme il se doit même si ce n’était que pour me conserver l’existence : « tu retires leur souffle, ils expirent, à leur poussière ils retournent. Tu envoies ton souffle, ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre. À jamais soit la gloire de Yahvé, que Yahvé se réjouisse en ses œuvres! » (Ps 104, 29-31). « Où donc aller, loin de ton souffle ? où m'enfuir, loin de ta face ? Ta main me conduit, ta droite me saisit » (Ps 139, 7.10).

 

 

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