Image de Dieu

Qui s’arrête à l’image, ne fait qu’effleurer la réalité des choses. Qui fait des choses matérielles la fin de sa quête parce qu’il en voit l’image, ne peut aspirer à connaître le Dieu qui se situe au-delà de celle-ci et compromet ses chances de partager son existence au terme de sa course terrestre.

Même celui qui recherche Dieu risque de s’en faire une fausse image qui peut mettre en danger sa foi lorsqu’il découvre que la réalité ne correspond pas à ses attentes. Ces fausses images de Dieu que nous sommes susceptibles de nous faire sont bien illustrées par les trois tentations de Jésus au désert. D’abord, les croyants attendent souvent de Dieu qu’Il leur procure réussite et facilité dans le monde matériel. Ce à quoi Jésus répond : « Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »  (Mt 4, 4), que ce qui importe le plus c’est de faire la volonté divine telle qu’énoncée dans sa parole, que cela ne sert à rien de se préoccuper des choses matérielles : « Qui d'entre vous d'ailleurs peut, en s'en inquiétant, ajouter une coudée à la longueur de sa vie? » (Lc 12, 25). Une seconde image erronée de Dieu consiste pour le croyant à penser que Dieu est comme une police d’assurance qui l’empêchera lui et ses proches de connaître la maladie, la déchéance physique ou la mort prématurée, ce à quoi Jésus répond : « Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu » (Mt 4, 7), si tu attends de Dieu qu’Il récompense ta fidélité en cette vie, la déception sera assurément au rendez-vous puisque Dieu cherche de l’homme un amour gratuit, non conditionné par l’espérance d’un paiement de retour. Enfin, la dernière image erronée de Dieu consiste à attendre de lui un pouvoir politique, de domination, comme les contemporains de Jésus qui attendaient un Messie qui les délivrerait de l’occupant romain. À cela Jésus répond : « C'est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte» (Mt 4, 10), ce n’est pas le pouvoir temporel qui importe mais Dieu seul, un Dieu qui de surcroît est Amour (1 Jn 4, 8), donc en incompatibilité avec le culte du pouvoir que nous pouvons entretenir secrètement ou même ouvertement.