Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
15 Mars 2011 Pensées
Paternité
Le père, le plus sévère dans ses réprimandes est rude en paroles, mais il est père dans ses actions.
– Ménandre (343-291)
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Dans cette description de la paternité que fait Ménandre nous pouvons également reconnaître notre Père des cieux. À plusieurs reprises dans les textes sacrés, il prévient des conséquences négatives auxquelles s’exposent ceux qui se détournent de Lui et de sa Loi d’amour. Punit-il effectivement ? Je ne le pense pas car il est Amour (1 Jn 4, 8). Cependant à l’image du père du fils prodigue (Lc 15, 11-31), je crois qu’Il nous abandonne à notre propre sort lorsque nous voulons voler de nos propres ailes sans nous préoccuper de Lui, nous exposant à divers maux dont Il nous protégeait à notre insu lorsque nous marchions à ses côtés, maux que certains, qui ne peuvent imaginer les relations autrement qu’en jeux de pouvoir, interprètent faussement comme des punitions. Et que fait le Père du prodigue ? Tous les jours, il devait guetter espérant le retour de son fils, et le jour où cela se produit effectivement, il l’aperçoit alors qu’il était encore loin, part à sa rencontre et le comble de son amour. Une seule condition cependant pour se laisser réconcilier avec Dieu (2 Co 5, 20) : faire nous-mêmes preuve d’indulgence envers ceux qui se sont constitués nos débiteurs en nous offensant tel qu’exprimé dans la prière du notre Père que nous a léguée Jésus : « Remets-nous nos dettes, comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient » (Mt 6, 12). Ceci fait dire à Jésus au sujet de la femme pécheresse : « ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu'elle a montré beaucoup d'amour» (Lc 7, 47). Déjà, le psalmiste percevait que sa relation avec Dieu ressemblait à celle d’un enfant avec son père, l’irritation de ce dernier ne durant qu’un bref instant, celui-ci ne demeurant pas sourd à ses appels de détresse et ne manquant pas de le gratifier de sa présence protectrice, le tout l’inclinant à la reconnaissance filiale:
Je t'exalte, Seigneur : tu m'as relevé, tu m'épargnes les rires de l'ennemi.
Seigneur, tu m'as fait remonter de l'abîme et revivre quand je descendais à la fosse.
Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu'un instant, sa bonté, toute la vie ; avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie.
« Écoute, Seigneur, pitié pour moi ! Seigneur, viens à mon aide ! »
Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie.
Que mon cœur ne se taise pas, qu'il soit en fête pour toi, et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce !
(Ps 30,2.4.5-6.11-12.13)