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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Joie

 

Joie

 

La joie d'avoir travaillé est mauvaise : elle empêche de continuer.

 

Jules Renard  (1864-1910)

 

 

 

Je ne peux que m’inscrire en faux contre cette opinion de Jules Renard. Non seulement la joie ne nuit-elle pas au travail mais encore se veut-elle essentielle à son succès. Qui éprouve et manifeste de la joie à son travail non seulement fera-t-il le petit extra qui fait toute la différence mais encore incitera-t-il les autres autour de lui à faire de même. Le travail n’est pas une punition mais un moyen de promotion et de réalisation de l’homme qui devrait contribuer à le rendre heureux.

 

Alors qu’est-ce qui empêche l’homme de continuer à travailler ? La satisfaction, le contentement de soi. Il n’y a pas pire cadeau de grec à faire à quelqu’un que de lui accorder une marque de reconnaissance pour le travail accompli. Les gens et les organisations qui se voient octroyer des prix ont tendance à se considérer « arrivés » et diminuent inconsciemment les efforts consentis alors que la vie est continuel mouvement et que celui qui ralentit perd nécessairement du terrain et, s’il avait une avance quelconque, finit au mieux par se laisser emporter par le courant de la masse. Certains grands artistes n’ont connu qu’une gloire posthume. Si cela leur a valu de vivre dans la pauvreté, n’était-ce point le prix à payer pour atteindre une telle qualité d’œuvre et une renommée qui résiste au passage du temps ?

 

La joie est tout aussi essentielle à la vie spirituelle. Jean-Marie Vianney disait qu’ « un saint triste est un triste saint », illustrant avec humour qu’il n’y a pas de sainteté sans joie. Ceci incite le psalmiste à demander à Dieu « Rends-moi la joie d'être sauvé » (Ps 51, 14). Cependant la satisfaction de soi se révèle tout aussi, sinon plus, nocive tel que l’illustre l’exemple donné par Jésus du pharisien qui priait ainsi : « Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes… »  (Lc 18, 9-14) et dont la prière est demeurée stérile. Il en va de même de la reconnaissance reçue, leurs récipiendaires « tenant déjà leur récompense » (Mt 6, 2) dans la gloire octroyée ce qui « les prive de récompense auprès de leur Père qui est dans les cieux » (Mt 6, 1).

 

Agissons dans la joie et l’humilité, cela nous mènera très loin, jusque dans l’éternité…

 

 

 

 

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