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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Moment présent

 

Moment présent

 

Nous ne nous tenons jamais au moment présent. Nous rappelons le passé; nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt, si imprudents que nous errons dans des temps qui ne sont point nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent d'ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige, et s'il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver. Que chacun examine ses pensées. Il les trouvera toutes occupées au passé ou à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le passé et le présent sont nos moyens; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux il est inévitable que nous ne le soyons jamais.

 

Blaise Pascal  (1623-1662)

 

 

 

Le moment présent est le seul à notre disposition pour agir et pour être heureux. Qui fuit dans le passé n’y trouve que regrets ou nostalgie alors que celui qui fuit vers l’avant vit dans des rêves qui n’engendreront que déceptions lorsqu’ils se révéleront de vaines chimères. Pour cette journée seulement, efforçons-nous de goûter pleinement chaque moment… et demain, recommençons !

 

Le spirituel s’efforce de vivre uniquement dans le présent. Dieu Lui-même, l’Éternel, ne s’identifie pas par ses réalisations passées, fut-ce la création, mais par sa Présence au moment présent : « JE SUIS »  (Ex 3, 14) « pas le Dieu des morts mais des vivants » (Lc 20, 38). Le spirituel coupe les liens négatifs qui le lient au passé en pardonnant à ceux qui ont pu lui causer un tort quelconque et évite de s’approprier ou de s’accrocher aux moments de bonheur en reconnaissant qu’ils lui ont été en quelque sorte « prêtés » par Dieu en Lui rendant grâce pour ceux-ci. Il ne se préoccupe pas plus du futur, faisant confiance à la divine Providence ainsi que l’y incite Jésus : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Considérez les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier, et Dieu les nourrit. Combien plus valez-vous que les oiseaux! Qui d'entre vous d'ailleurs peut, en s'en inquiétant, ajouter une coudée à la longueur de sa vie? » (Lc 12, 22-25). Le spirituel ne se soucie que de dire oui avec amour à ce qu’il perçoit de la volonté divine dans le moment présent et cela suffit à le rendre heureux maintenant, prémices du bonheur qui l’attend pour l’éternité.

 

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