Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
2 Juillet 2010 Pensées
Le plus important
The two most important things in any company do not appear in its balance sheet: its reputation and its people.
– Henry Ford (1863-1947)
Les deux choses les plus importantes pour toute entreprise n'apparaissent pas à son bilan: sa réputation et ses hommes.
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Les choses les plus importantes sont souvent pour ne pas dire presque toujours celles que nous ne voyons pas. Il y a quelques années j’ai eu des liens avec une entreprise qui opérait à effectif réduit malgré une grande profitabilité ce qui me laissa perplexe. Je ne fus guère surpris d’apprendre par la suite que l’entreprise avait été vendue à prix d’or. Un peu plus tard, cette même entreprise s’est retrouvée en difficulté. Les acheteurs, peu vigilants, n’avaient pas détecté un vice caché : les ressources humaines étaient essoufflées et ne pouvaient plus suivre la cadence démentielle qui leur avait été imposée, pire, certains employés ont quitté, emportant avec eux leur savoir-faire. Le futur avait été hypothéqué pour maximiser la valeur à court terme, cependant rien ne paraissait au bilan…
L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur nous dit Antoine de Saint-Exupéry. Le spirituel se réjouit de ce que Dieu ne s’arrête pas à sa misère ou à son péché mais plutôt à ce qu’il y a de bon en lui, à son potentiel. Jésus ne se préoccupe pas de ce que Matthieu soit un publicain lorsqu’il l’invite à le suivre : « Suis-moi » (Mt 9, 9). De fait, sa stratégie de recrutement est pour le moins surprenante : « je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 13). Pourquoi les pécheurs constituent-ils des cibles de choix ? « C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice » (Mt 9, 13); ceux qui ont bénéficié d’une remise de dette seront normalement plus enclins à faire preuve de générosité envers ceux qui sont redevables envers eux, les pécheurs qui ont ressenti l’amour de Dieu malgré le handicap de leurs fautes se révéleront généralement plus aptes à transmettre cet amour aux autres. Les justes seraient-ils condamnés ? Certes pas ! Mais ils doivent prendre conscience de la chance qui est la leur d’avoir joui de conditions favorables qui leur ont permis de se tenir partiellement éloignés du péché et se sentir tout aussi redevables envers Dieu que le plus grand pécheur auquel Il aurait remis sa dette, alors seulement pourront-ils manifester la miséricorde demandée par Jésus sans quoi tout ce qu’ils pourront donner s’apparentera à un sacrifice et perdra la touche d’amour qui lui donne toute sa valeur.
Pour Dieu, seul compte l’homme en ce qu’il a de plus caché, qui lui soit le plus propre, à savoir son cœur. Dieu n’attache aucune importance à sa réputation, aux apparences, à son passé… Quelle source d’espérance pour le croyant car rien n’est jamais perdu et qu’un retournement est toujours possible, si bas puisse-t-il être descendu ! À condition, bien évidemment, de se tourner vers Dieu, de se décider à répondre à son appel incessant à se laisser aimer par Lui.