Mystère du Christ

23 Octobre 2012

Mystère du Christ

J'ai l'intelligence du mystère du Christ. Ce mystère, il ne l'avait pas fait connaître aux hommes des générations passées, comme il l'a révélé maintenant par l'Esprit à ses saints Apôtres et à ses prophètes. Ce mystère, c'est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Évangile. De cet Évangile je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m'a accordée dans la force de sa puissance. Moi qui suis le dernier de tous les fidèles, j'ai reçu la grâce d'annoncer aux nations païennes la richesse insondable du Christ, et de mettre en lumière le contenu du mystère tenu caché depuis toujours en Dieu, le créateur de toutes choses ; ainsi, désormais, les forces invisibles elles-mêmes connaîtront, grâce à l'Église, les multiples aspects de la Sagesse de Dieu. C'est le projet éternel que Dieu a réalisé dans le Christ Jésus notre Seigneur. Et c'est notre foi au Christ qui nous donne l'audace d'accéder auprès de Dieu en toute confiance.

Lettre de Paul aux Éphésiens 3, 4-12

La venue du Christ dans le monde inaugure une ère nouvelle : le salut offert à un groupe restreint, est maintenant accessible à tous : les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Évangile. Il s’agit là d’un processus irréversible et nous pouvons tenir comme assuré que tout groupe qui prétend restreindre l’accès au salut à un petit nombre d’initiés se situe dans l’erreur.

Le rôle de l’Église est de faire connaître les multiples aspects de la Sagesse de Dieu. Le rôle de l’Église n’est pas de séduire, de chercher à gagner le maximum d’adhésion comme le font les politiciens, mais de rendre témoignage à la Vérité, proclamer la parole, insister à temps et à contretemps, réfuter, menacer, exhorter, avec une patience inlassable et le souci d'instruire (Ép 4, 2). Le but de l’Église n’est pas de gagner un concours de popularité car des temps surviennent où les hommes ne supportent plus la saine doctrine (Ép 4, 3) et où elle est rejetée ainsi que son message. En dépit de la conscience qu’elle a de son rôle unique, l’Église a reconnu au concile Vatican II l’universalité de l’appel de Dieu : « l’Esprit Saint, d’une manière que lui seul connaît, offre à tout homme la possibilité d’être associé au mystère pascal » (Gaudium et spes 22).

Enfin, Paul rappelle que c'est notre foi au Christ qui nous donne l'audace d'accéder auprès de Dieu en toute confiance. Quand le Verbe a épousé la chair dans la personne du Christ, il nous a donné de devenir des fils adoptifs (Ép 1, 5), ce qui nous permet de nous écrier : Abba! Père! L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers; héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui (Rm 8, 15-17). Nous avons la certitude que la mort n’aura pas le dernier mot par la résurrection du Christ qui a vaincu celle-ci. Il y a donc quelque chose au-delà de la mort, et Celui qui s’est fait notre frère en assumant notre chair nous prépare également une place dans la maison de son Père (Jn 14, 2) conformément à la promesse faite à ses disciples.