Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
10 Juillet 2010 Pensées
Prétentions
Les hommes ont de grandes prétentions et de petits projets.
– Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues (1715-1747)
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Nous avons souvent de grandes prétentions, alors pourquoi nos projets pour y parvenir sont-ils si humbles ? Parce que nous n’y croyons pas suffisamment pour être disposés à en payer le prix, parce que notre attention n’est pas suffisamment captivée par la fin poursuivie pour ignorer les vicissitudes du chemin à parcourir pour y parvenir. Grandes, infinies même puisqu’il aspire à posséder Dieu, sont les aspirations du cœur de l’homme. Malheureusement, le manque de foi ou de courage réduisent-ils à bien peu de choses les efforts qu’il est prêt à consentir pour y parvenir. Comme le chante Petula Clark « tout le monde veut aller au ciel mais personne ne veut mourir », étape inévitable pourtant pour accéder à cette vie nouvelle qui nous est promise.
Nous disons-nous spirituels ? Aspirons-nous à la sainteté ? Plusieurs répondront qu’il s’agit là d’un objectif hors de leur portée. Pourtant, n’est-ce pas là la tenue de noces (Mt 22, 12) essentielle pour se tenir en présence de Dieu ? Lui-même n’en a-t-Il pas exprimé le souhait : «Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48) ? Que l’idéal soit hors de portée, « Nul n’est bon que Dieu seul » (Lc 18, 19), ne doit pas nous empêcher de tendre vers celui-ci comme l’exprime si bien Thérèse de Lisieux : « Vous me faites penser au tout petit enfant qui commence à se tenir debout, mais ne sait pas encore marcher. Voulant rejoindre sa mère au haut d'un escalier, il lève son petit pied pour monter la première marche. Peine inutile! Il retombe toujours sans pouvoir avancer. Eh bien, consentez à être ce petit enfant. Par la pratique de toutes les vertus, levez toujours votre petit pied pour gravir l'escalier de la Sainteté. Vous n'arriverez même pas à monter la première marche, mais le bon Dieu ne demande de vous que la bonne volonté. Bientôt, vaincu par vos efforts inutiles, il descendra lui-même, et, vous prenant dans ses bras, vous emportera pour toujours dans son royaume ». Encore faut-il faire l’effort d’essayer de lever son petit pied !
Nous disons-nous chrétiens ? Osons-nous confesser notre foi en Christ comme il nous y a lui-même incité : « Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10, 32-33) ? La peur paralyse-t-elle notre langue, appuyons-nous au moins ceux qui le font, ceux qui rappellent ses enseignements ou encore son Église ? Ou plutôt cherchons-nous à plaire à un monde « qui ne supporte plus la saine doctrine » (2 Tm 4, 3) écartant tout obstacle qui puisse l’empêcher de satisfaire ses passions ? Sommes-nous prêts à payer le prix du rejet qui est celui de notre condition de chrétiens : « puisque mon choix vous a tiré du monde, pour cette raison, le monde vous hait » (Jn 15, 19) ?