Purifier

Qu’est-ce que  purifier l'extérieur de la coupe et de l'assiette ? C’est prêter attention aux apparences, à ce qui se voit. Pour certains, tant que les apparences sont sauves, tout va très bien madame la Marquise ! Pour ceux-ci l’être se trouve subordonné au paraître. S’imaginent-ils pouvoir duper Dieu et les hommes ? Les hommes, peut-être ? Et encore… plusieurs eussent-ils pu entendre les commentaires désobligeants à leur égard formulés à leur insu que cela leur aurait démontré l’inutilité de soigner leur image de « marque » et la nécessité de s’attaquer à ce qui en eux demandait à être amélioré ou devant faire l’objet d’un changement radical. Mais là encore, certains ont pu à l’occasion entendre ce qui aurait pu constituer le point de départ d’un changement salutaire mais se sont plutôt attaqués aux porteurs de mauvaises nouvelles, qualifiant d’ennemis ceux qui, sciemment ou par inadvertance, leur ont révélé un fonds qu’ils eussent espérés insoupçonnable.

Plus prétentieux encore est-ce de penser duper Dieu, Lui qui sonde les reins et les cœurs (Ap 2, 23), Lui qui nous a tissés dans le sein maternel et qui nous a vus et aimés lorsque nous étions encore inachevés (Evangilium vitae 84 citant Ps 139, 13.15-16) ! Comment peut-on penser berner Dieu, ce Dieu pour qui comptent plus les dispositions intérieures que les apparences : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais l'aumône (ou toute autre bonne action), ne va pas le claironner devant toi; ainsi font les hypocrites, dans les synagogues et les rues, afin d'être glorifiés par les hommes; en vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense » (Mt 6, 1-2).

Comment purifier d’abord l’intérieur de la coupe ? Par le sacrement de réconciliation. La confession des péchés (l’aveu), même d’un point de vue simplement humain, nous libère et facilite notre réconciliation avec les autres. Par l’aveu, l’homme regarde en face les péchés dont il s’est rendu coupable ; il en assume la responsabilité et par là, il s’ouvre de nouveau à Dieu et à la communion de l’Église afin de rendre possible un nouvel avenir. CEC 1455). L’aveu au prêtre constitue une partie essentielle du sacrement (CEC 1456) car en dévoilant à un mortel ce qui était potentiellement caché prémunit quelque peu contre la tentation de cultiver ces apparences si nocives à la vie spirituelle.

Mais comment purifier d’abord l’intérieur de la coupe permet-il à l’extérieur aussi de devenir pur?

Regardons ce qu’en dit le Catéchisme de l’Église catholique au paragraphe 1458 :

La confession régulière de nos péchés nous aide à former notre conscience, à lutter contre nos penchants mauvais, à nous laisser guérir par le Christ, à progresser dans la vie de l’Esprit. En recevant plus fréquemment par ce sacrement, le don de la miséricorde du Père, nous sommes poussés à être miséricordieux comme lui (cf. Lc 6, 36) :

Celui qui confesse ses péchés agit déjà avec Dieu. Dieu accuse tes péchés ; si tu les accuses toi aussi, tu te joins à Dieu. L’homme et le pécheur sont pour ainsi dire deux réalités : quand tu entends parler de l’homme, c’est Dieu qui l’a fait ; quand tu entends parler du pécheur, c’est l’homme lui-même qui l’a fait. Détruis ce que tu as fais pour que Dieu sauve ce qu’il a fait... Quand tu commences à détester ce que tu as fait, c’est alors que tes œuvres bonnes commencent parce que tu accuses tes œuvres mauvaises. Le commencement des œuvres bonnes, c’est la confession des œuvres mauvaises. Tu fais la vérité et tu viens à la Lumière (S. Augustin, ev. Jo. 12, 13). (CEC 1458).

Doutons-nous encore de la nécessité de purifier l’intérieur ? Écoutons Jésus : « Ce qui sort de l'homme, c'est cela qui rend l'homme impur. En effet, c'est de l'intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les intentions mauvaises, inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidité, perversités, ruse, débauche, envie, injures, vanité, déraison. Tout ce mal sort de l'intérieur et rend l'homme impur » (Mc 20, 23). Cela prend donc une « opération à cœur ouvert » pour combattre le mal qui y tire son origine. Le cœur spirituel, seul Dieu y a accès et l’opération par laquelle Il réalise son œuvre de guérison est le sacrement de réconciliation, guérison qui, d’ordinaire, se réalise sur de très longues périodes, de même que c’est le médicament pris régulièrement selon l’ordonnance du médecin finit éventuellement par le guérir le malade du mal qui l’afflige.