Résultats

Les résultats ne devraient jamais constituer notre principale préoccupation. Nous devrions plutôt nous soucier prioritairement des processus, de faire correctement tout ce qu’il faut pour réussir et les résultats suivront éventuellement, inévitablement. Mieux encore, en améliorant sans cesse les moyens, nous nous assurons de pouvoir répéter les performances obtenues ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux qui ne se préoccupent que des résultats et qui les obtiennent parfois au prix d’un effort démesuré qu’ils ne pourront reproduire ou encore atteignent les objectifs à court terme au détriment du futur. Les gens soucieux des résultats font passer le paraître avant l’être et négligeront souvent des choses importantes pour le seul motif que leur effet est peu visible tels le sourire ou la touche d’amour qui, lorsque greffés à l’action, lui confèrent un prix, pour le récipiendaire, qui excède sa seule valeur intrinsèque.

L’unique souci du spirituel devrait être d’aimer car il reproduit en cela la nature de Dieu à l’image duquel il a été créé (Gn 1, 27) et qui est Amour. « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est Amour. En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l'a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli. À ceci nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous: il nous a donné de son Esprit » (1 Jn 4, 7-13), Esprit qui n’est pas autre chose qu’un Esprit d’Amour que le spirituel doit laisser s’exprimer en lui en des gémissements ineffables (Rm 8, 26), un esprit de fils adoptif qui nous fait nous écrier : Abba ! Père ! (Rm 8, 15). Dès que le spirituel commence à se soucier de ce qui devrait être le prix de sa récompense pour sa fidélité, il encourt le risque d’altérer ce qui doit être une relation d’amour avec Dieu pour en faire une relation d’affaires et ainsi manquer sa cible tout comme ceux qui agissent pour se faire remarquer et tiennent déjà leur récompense (Mt 6, 2.5).