Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
22 Juillet 2010 Pensées
Satisfaction
L'unité de valeur de la réussite, ce n'est ni le franc ni le dollar. C'est un rapport entre la satisfaction et le projet.
– Joseph-Antoine Bell (1954- )
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Satisfaction : Sentiment de bien-être; plaisir qui résulte de l’accomplissement de ce qu’on attend, désire ou simplement d’une chose souhaitable (Dictionnaire le Petit Robert).
Il est reconnu que la clé de la réussite est de faire quelque chose que l’on aime. La réussite se mesure à la satisfaction éprouvée en cours de réalisation du projet et après son achèvement. Pour qu’il y ait contentement de soi il importe qu’il y ait adéquation entre le niveau de difficulté du projet et la capacité de celui qui s’y engage. Quel plaisir y a-t-il à s’attaquer à un projet trop facile ou hors de nos capacités si ce n’est dans le dernier cas d’apaiser pour un temps l’orgueil de qui s’y engage jusqu’à ce que survienne l’échec auquel cas, s’il est vraiment imbu de lui-même, il ne manquera pas de blâmer les autres ou les circonstances pour ne pas avoir atteint l’objectif.
L’unité de valeur de la réussite spirituelle n’a rien à voir avec ce que nous faisons ou avec les résultats obtenus mais plutôt avec la manière dont nous avons agi, à savoir l’amour que nous avons manifesté en cours de route et, si nos efforts ont été couronnés de succès, dans la redistribution des bénéfices retirés pour en faire bénéficier le plus grand nombre. Le spirituel se reconnaît le fiduciaire des dons de Dieu : les accueillir, les faire fructifier et rendre le tout de préférence par l’entremise de celui qui a été moins choyé par la vie, tel se veut le projet du spirituel. La principale faute du serviteur qui n’a reçu qu’un seul talent dans la parabole (Mt 25, 14-29) est le manque d’amour. D’abord il a peur du Maître, peur qui est incompatible avec l’amour. Puis, il refuse d’accueillir le don offert, il s’empresse d’enfouir la talent reçu dans la terre. Il connaît bien pourtant son devoir de fiduciaire : « Seigneur, dit-il, j'ai appris à te connaître pour un homme âpre au gain: tu moissonnes où tu n'as point semé, et tu ramasses où tu n'as rien répandu », que le maître s’attend à recevoir plus qu’il n’a confié. Si nous refusons nous aussi les dons offerts par autrui ou par Dieu, nous commettons une offense aussi grande envers l’amour que de refuser de donner à celui qui a plus besoin que nous car aimer est un double mouvement : recevoir et donner, l’un n’allant pas sans l’autre. Augustin d’Hippone montre qu’il est plein d’amour pour Dieu quand il s’adresse à Lui en ces termes : « Donne-moi ce que Tu me demandes et demande-moi ce que Tu me donnes ».