Suffisance

La suffisance, cette haute estime de soi qui donne l’impression d’être arrivé à destination alors que nous sommes toujours en cheminement, nous bloque toute possibilité d’amélioration  tant personnelle que collective. À cet effet, la critique des autres se révèle une véritable bénédiction et,  plutôt que de nous en offusquer, nous devrions en faire le point de départ d’un examen de conscience de notre part pour en vérifier les fondements et, le cas échéant, nous efforcer de corriger les points faibles qu’aura mis à jour l’exercice.

Trop souvent, malheureusement, nous nous rebellons face aux discours ou aux témoignages de vie qui remettent en question nos comportements et, plutôt que de chercher amender notre conduite ou à tout le moins d’en réévaluer le bien-fondé, nous tentons de mettre en doute la crédibilité du messager par qui l’interpellation au changement arrive. Il est ironique de constater que les contemporains de Jésus refusent d’écouter ses appels à la conversion de même que ceux de Jean Baptiste en invoquant des raisons diamétralement opposées pour les discréditer personnellement et ainsi mettre en doute la valeur de ce qu’ils disent : « Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l'on dit : 'C'est un possédé' ! Le Fils de l'homme est venu : il mange et il boit, et l'on dit : 'C'est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. ' » (Mt 11, 18-19).  Et pourtant, l’un comme l’autre rendait témoignage à la Vérité, à Dieu, qui se manifeste de façons variées de façon à interpeller chacun d’une manière qui lui soit adaptée, conforme à sa personnalité, « la sagesse de Dieu se révélant juste, à travers ce qu'elle fait » (Mt 11, 19).