Tenter quelque chose

Attendre que les choses arrivent par elles-mêmes constitue le meilleur moyen de ne rien obtenir. La chance sourit plus souvent à ceux qui travaillent avec acharnement car leurs efforts les placent en meilleure posture pour saisir les opportunités qui peuvent se présenter à eux. Qui ne tente rien se contente de son sort et se conforte souvent dans les excuses pour justifier son inaction. Un groupe de soldats en guerre a plus de chance de réussite à exécuter hardiment et à la perfection le plan le plus fou que de ne rien faire ou encore que de s’engager sans conviction ou précision d’exécution dans la meilleure stratégie.

Si l’action se veut la meilleure stratégie au plan humain, rien n’est moins évident au plan spirituel où il peut arriver de troubler le plan d’amour de Dieu sur nous par une action trop humaine, une certaine impatience. Ce n’est pas d’aider celui qui est dans le besoin qui peut causer problème, c’est même un impératif de la charité. Beaucoup mois claires se veulent les situations qui nous concernent directement et où les désirs et préférences personnelles peuvent ne pas correspondre à la volonté divine. Si je me retrouve dans un environnement de travail hostile, je peux légitimement souhaiter améliorer mon sort et changer d’emploi alors que, comme chrétien, Dieu m’a peut-être placé là pour que j’apporte réconfort et soutien à des collègues qui en ont grandement besoin.

L’action la plus efficace du spirituel, celle où il ne peut se tromper, c’est la prière. Jésus lui-même assure que la prière du croyant ne demeurera pas sans effet : « Demandez, vous obtiendrez; cherchez, vous trouverez; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvrira. Lequel d'entre vous donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ? ou un serpent, quand il lui demande un poisson ? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (Mt 7, 7-11). L’un des beaux exemples de l’efficacité de la prière se trouve dans l’Ancien Testament lorsque la reine Esther, dans l'angoisse mortelle qui l'étreignait, chercha refuge auprès du Seigneur dans la prière : « Mon Seigneur, notre Roi, c'est toi le seul Dieu ; viens me secourir, car je suis seule, et je n'ai pas d'autre secours que toi… » (Est 4, 29-30), prière qui ne demeura pas lettre morte, ce qui aboutit à la perte d’Aman, le persécuteur du peuple juif, et l’élévation de Mardochée, un homme juste qui reconnaît l’intervention divine dans ce revirement inattendu de situation: « C'est de Dieu qu'est venu tout cela! » (Est 10, 4).