Gloire

La gloire est éphémère, sujette au regard changeant de ceux qui s’intéressent à nous. Elle dure le temps que nos idées correspondent à la mode du moment ou celui durant lequel notre performance excède les normes établies et, encore là, faut-il que ce soit dans un domaine d’activité qui suscite l’intérêt de nos contemporains. À quelques rarissimes exceptions près, la gloire qui nous auréolait s’estompera et le changement de mode ou de valeurs ainsi que le déclin de nos capacités pourront même initier un retournement de situation et nous faire passer de sauveur à persécuté, de héros à zéro ou d’admiré à méprisé.

Le spirituel ne recherche pas la gloire humaine (1 Th 2, 6) mais, au contraire, œuvre à la gloire et la louange de son Dieu (Ph 1, 11). Vient-il à se glorifier que ce sera de ses faiblesses car il pourra alors compter sur la puissance de Dieu selon la promesse faite par le Christ à l’apôtre Paul : « Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse » (2 Co 12, 5-10), Dieu préférant montrer sa bonté à travers ceux auxquels nous n’accordons que peu ou pas de crédit afin qu’à travers l’action de la créature tous reconnaissent celle du Créateur de qui origine toute bonté. Ainsi est-il fréquent de voir les spirituels méprisés non seulement parce qu’ils ne sont pas du monde (Jn 17, 14) mais également parce que ce manque de considération leur attire la bienveillance de Dieu et les rapproche de Lui.