Importance

Voulons-nous savoir ce qui importe vraiment pour nous ? Examinons notre emploi du temps, le temps que nous consacrons à chacune de nos activités. Ressource limitée mais disponible à chacun dans la même mesure, la proportion de temps que nous accordons à chaque chose, à chaque personne et à Dieu constitue le meilleur révélateur de l’importance relative de chacun à nos yeux.

Au-delà du temps consacré aux activités, aux personnes et à Dieu importent tout autant, sinon plus, au plan spirituel, les intentions. Ainsi Jésus met-il en garde de faire une activité, aurait-elle en apparence Dieu pour objet comme l’aumône, la prière ou le jeûne, pour obtenir la reconnaissance des autres sous peine d’en perdre les bienfaits spirituels espérés : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux »  (Mt 6, 1 et suivants). Toujours au plan des intentions, Joël rapporte les paroles de Dieu indiquant que les gestes de pénitence doivent être la manifestation d’un changement plus profond, dans le cœur : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! » Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour, renonçant au châtiment » (Jl 2, 12-13), et Matthieu : « C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice » (Mt 9, 13). Inversement, des actions banales accomplies sous le sceau de l’amour, même si elles n’ont pas Dieu comme fin peuvent se voir reconnaître une grande valeur : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t'accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir? — En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 37-40). Enfin, offrir à Dieu nos activités, les peines et les joies qui en découlent, leur confère une plus-value tout comme rapporter à Dieu la reconnaissance et l’admiration qui peuvent nous être manifestés sans que nous les ayons sollicités. On rapporte à cet effet, que des personnes se trouvant aux côtés du regretté pape Jean-Paul II l’entendirent chuchoter « pour toi Seigneur, pour toi! » alors qu’il passait à travers une foule qui l’acclamait et chantait son nom. Il faisait ainsi œuvre de justice car le représentant ne saurait s’attribuer la gloire qui revient à son Maître de la même façon que celui qui va chercher la récompense d’une personne absente lors d’un gala sait bien que ce n’est pas lui qu’on honore.