Unité

La beauté s’exprime dans l’harmonie. Même les contrastes, lorsque savamment orchestrés, s’unissent pour faire ressortir avec encore plus de force la beauté d’une œuvre. Être de relation, l’homme reflète toute la beauté du Dieu Un et Trine à l’image duquel il a été créé lorsqu’il vit harmonieusement en communauté avec ses semblables.

Le spirituel aspire à vivre en communion avec Dieu en qui il trouve son bonheur (CEC 45), communion qui ne trouvera sa perfection que dans l’éternité alors que viendra ce qui est parfait, et disparaîtra ce qui est partiel (1 Co 13, 10). Augustin d’Hippone exprime ainsi ce désir de l’âme : « Quand tout entier je serai en Toi, il n’y aura plus jamais de chagrin et d’épreuve ; tout entière pleine de Toi, ma vie sera accomplie ». Le cheminement spirituel est l’union progressive de l’âme à Dieu qui pour le chrétien se réalise par l’intégration de sa vie à celle du Christ, Parole vivante du Père, terme de la Révélation à la fois de Dieu Lui-même et de ce qu’Il attend de l’homme, de sa volonté. Cette intégration est plus qu’une imitation, cette dernière ayant une connotation de quelque chose qui serait externe et étranger à l’imitateur, alors que ce qui anime le chrétien vient du plus profond de lui-même et lui permet de s’écrier avec l’apôtre Paul : « ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Au terme de l’histoire le sommet de la beauté sera atteint alors que Dieu sera tout en tous (1, Co 15, 28).

Par conséquent, la division entre spirituels qui disent se réclamer du même Christ constitue un contre-témoignage et un scandale. Comment espérer réaliser l’unité du genre humain si la discorde divise ceux qui disent appartenir au Christ, modèle d’unité ? Restaurer l’unité perdue importe plus que l’ampleur des différents qui sépare les uns et les autres.