Haïr

Haïr c’est se charger du fardeau de fautes commises par autrui sur lequel nous n’avons aucun contrôle en plus de celui de nos propres erreurs pour qui, par contre, il nous appartient de faire quelque chose pour réparer ou compenser les conséquences fâcheuses.

Tout devient pénible pour qui entretient la haine car amour et haine ne peuvent cohabiter dans un même cœur et que c’est l’amour qui donne des ailes, tout devenant facile pour qui aime, même les plus grands sacrifices. Comme le dit un proverbe danois  la route qui mène chez un ami n’est jamais longue, l’amour ne s’attardant pas aux difficultés, pressé de trouver son objet.

Tout devient difficile pour qui n’aime pas car il se coupe de Dieu et ne doit plus compter que sur ses propres forces. Ce n’est pas que Dieu ait une attitude revancharde, mais qu’Il respecte notre liberté : si nous choisissons de haïr en dépit du commandement d’amour qu’Il nous a donné, nous demandons implicitement à Dieu de cesser de se mêler de nos affaires, de sortir de notre vie, requête à laquelle il obtempère à regret en raison de la liberté qu’exige l’amour. C’est le même regret qu’exprime Jésus dans cette plainte : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes... et vous n'avez pas voulu! Voici que votre maison va vous être laissée » (Lc 13, 33-34). Fort heureusement, il ne s’agit pas d’une décision irréversible. Sans cesse Dieu nous interpelle à la conversion, à aimer : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger» (Mt 11, 28-30).