Orgueil

L’un comme l’autre commet la même erreur : celle d’ignorer ou de ne pas respecter ses limites en raison de l’aveuglement causé par l’orgueil.

Penser pouvoir vivre sans les autres, c’est renier notre vocation d’êtres de relation, créés imparfaits et différents les uns des autres par Dieu pour nous inciter à l’entraide mutuelle qui débouche sur l’amour, notre finalité. Une étape fondamentale dans notre quête du bonheur est de reconnaître et d’accepter notre dépendance des autres et de Dieu.

Vouloir en faire plus pour les autres que nos capacités ne nous le permettent ne donne pas de meilleurs résultats. Sommes-nous enclins à nous investir dans l’activité, à nous valoriser uniquement ou en grande partie par celle-ci que nous avons intérêt à méditer le proverbe : les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables. Dans son livre, Du  cœur de pierre au cœur de chair, à travers les crises de la vie, André Daigneault constate avec beaucoup de justesse que le « burn out » n’arrive pas à l’improviste. Plus nous accumulons de responsabilités en nous croyant indispensables, plus nous nous précipitons vers l’inévitable. Tout est question de mesure, de modération et de répartition des responsabilités. Mais surtout du respect de nos limites.

Une grande proportion des communautés religieuses, dont les missionnaires de la Charité de mère Teresa, alternent les périodes d’activité et les temps de rencontre avec Dieu. Les temps de prières et d’oraison offrent un certain repos et permettent de se ressourcer en Dieu, mais incitent également à l’humilité dans l’aveu que la fécondité des actions provient d’abord de Lui, attitude qui évite de se dépenser au-delà de ses limites et incline favorablement le Créateur à les supporter de sa grâce.