Louange

Dans les sociétés ou les besoins de base, se nourrir, se vêtir et se loger, sont comblés, les aspirations des citoyens s’élèveront vers la satisfaction des besoins psychiques, notamment l’amour et la reconnaissance. Si nous disons aux autres comment nous apprécions leur travail ou leur présence, non seulement entretiendrons-nous de meilleures relations avec eux et les stimulerons-nous à devenir meilleurs encore, mais également réduirons-nous leur besoin de consommer pour obtenir la reconnaissance des gens qui les entourent, ce qui se traduira par un impact favorable sur l’environnement. Ce mécanisme de consommation induit par le besoin de reconnaissance est décrit par l’économiste Thorstein Veblen (1857-1929) et est rapporté par Hervé Kempf dans son livre Pour sauver la planète, sortez du capitalisme : L’économie des sociétés humaines est dominée par un ressort, «la tendance à rivaliser – à se comparer à autrui pour rabaisser ». Le but essentiel de la richesse n’est pas de répondre à un besoin matériel, mais d’assurer une «distinction provocante», autrement dit d’exhiber les signes d’un statut supérieur à celui de ses congénères. Dans une société régie par cette loi anthropologique, une partie de la production vise à satisfaire les besoins concrets de ses membres. Mais le niveau de production nécessaire à ces fins est aisément atteint, et à partir de ce niveau, le surcroît de production est suscité par le désir d’étaler ses richesses afin de se distinguer d’autrui. Cela nourrit une consommation ostentatoire et un gaspillage généralisé.

La louange de l’homme s’adresse-t-elle à son Créateur, qu’il s’agit du plus bel hommage qu’il puisse Lui rendre et même un devoir de reconnaissance envers Celui qui lui a donné l’être et lui a dispensé tous les dons mis à sa disposition. L’homme connaît-il souffrances et tribulations, continuer de louer Dieu malgré tout constitue le plus bel acte de foi qu’il puisse faire car cela démontre qu’il met toute sa confiance en Dieu pour tirer un bien plus grand encore du mal qui l’afflige. C’est le désir que l’on rapporte avoir été exprimé par Dieu à François d’Assise : Une nuit, comme il réfléchissait à toutes les tribulations qu'il endurait, il a eu pitié de lui-même et a dit intérieurement : « Seigneur, secours-moi dans mes infirmités, pour que j'aie la force de les supporter patiemment ! » Et soudain il a entendu en esprit une voix : « Dis-moi, frère : si, en compensation de tes souffrances et tribulations, on te donnait un immense et précieux trésor..., ne te réjouirais-tu pas ?... Réjouis-toi et sois dans l'allégresse au milieu de tes infirmités et tribulations : dès maintenant vis en paix comme si tu partageais déjà mon Royaume. ».