Inquiétude

Faut-il s’inquiéter de la crise économique actuelle ?

Oui, si nous tenons à préserver envers et contre « tout », le mode de vie qui était et même qui continue d’être le nôtre, si nous comptons parmi les privilégiés que la crise n’a pas encore touchés. Cependant, il ne faut pas se leurrer. Si ce n’est déjà fait nous serons éventuellement affectés car la cause provient d’un système, le capitalisme, dont la croissance constitue le fondement, croissance alimentée par une consommation croissante qui ne peut se prolonger tant en raison de ses conséquences tant en amont, où nous atteignons les limites de capacité de la planète à fournir les ressources nécessaires, qu’en aval, où nous atteignons les limites de l’environnement à absorber les résidus nocifs découlant de cette consommation.

Par contre, la crise est donc une bonne nouvelle pour qui se préoccupe plus de l’avenir de la planète et de sa descendance que de maintenir un mode de vie égoïste. Le système financier réussit, bien malgré lui, là où nos gouvernants ont échoué à intervenir pour  ralentir la surexploitation des ressources et la détérioration de l’environnement qui en résulte. Ainsi, il est dommage de voir les travailleurs québécois du secteur forestier perdre leur emploi mais, du même coup, on ne peut que se réjouir du répit que la baisse d’utilisation laisse aux forêts pour se régénérer, forêts que plusieurs études décrivaient comme étant en péril. Cependant, il faut se préoccuper de la baisse du prix des matières recyclées qui pourrait amener les centres de récupération à fermer leurs portes car ils ne sont plus rentables selon les critères économiques en vigueur à moins que nous ne consentions, comme sociétés, à leur verser une juste rétribution pour la tâche importante dont ils s’acquittent.

Le spirituel, pour sa part, n’a pas de raison de s’inquiéter car il met toute sa confiance en Dieu, un Dieu sur lequel il peut compter car il est Amour, support au temps de l’épreuve dont il peut faire jaillir un bien plus grand que cela a coûté de peine, miséricordieux face à ses fautes. C’est ce que dit le livre de l’Écclésisastique : « Mon fils, si tu viens te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l'épreuve ; fais-toi un cœur droit, et tiens bon ; ne te tourmente pas à l'heure de l'adversité. Attache-toi au Seigneur, ne l'abandonne pas, afin d'être comblé dans tes derniers jours. Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta vie pauvre, sois patient ; car l'or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu, par le creuset de la pauvreté. Mets ta confiance en lui, et il te viendra en aide ; suis une route droite, et mets en lui ton espérance. Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde, ne vous écartez pas du chemin, de peur de tomber. Vous qui craignez le Seigneur, ayez confiance en lui, et votre récompense ne saurait vous échapper. Vous qui craignez le Seigneur, espérez le bonheur, la joie éternelle et la miséricorde. Considérez les générations passées et voyez : Celui qui a mis sa confiance dans le Seigneur, a-t-il été déçu ? Celui qui a persévéré dans la crainte du Seigneur, a-t-il été abandonné ? Celui qui l'a invoqué, a-t-il été méprisé ? Car le Seigneur est tendre et miséricordieux il pardonne les péchés, et il sauve au moment de la détresse. »  (Qo 2, 1-11).