Affection

Dans l’amour point de mérite ! Ou plutôt sommes-nous tous sur un pied d’égalité et méritons-nous tous d’être aimés en vertu de la dignité inaliénable de la personne humaine et, pour les chrétiens, parce que nous sommes tous frères, enfants adoptifs d’un même Dieu par Jésus Christ (Ép 1, 5). L’amour véritable est gratuit. Il naît de l’attrait pour l’être de l’autre et, pour le croyant, de l’Être présent en l’autre. Cet autre possède-t-il quelque chose qui exerce un attrait sur les gens (beauté, richesse, gloire…) qu’un doute se formera dans son esprit à savoir si l’affection qu’on lui porte vise son être ou si elle n’est pas dictée par le désir de partager sa bonne fortune, suspicion qui peut, chez certains, tuer toute possibilité d’aimer ou de se laisser aimer.

Qu’y a-t-il de plus touchant que la nuit de Noël pour le chrétien ? De réaliser tout l’amour d’un Dieu qui se fait chair pour nous communiquer son immortalité ? D’expérimenter la fidélité de cet amour qui malgré que l’humanité se détourne de Lui, qu’à certaines époques ne demeure qu’un petit reste (Ba 2, 13) qui Lui soit loyal, Il cherche constamment la brebis perdue (Lc 15, 3-7) ? De voir Dieu manifester sa présence et son amour au moment propice alors que nous ne le méritons point, certains Lui demeurant indifférents, d’autres faisant carrément preuve d’hostilité envers Lui et le salut offert ? Chrétiens, profitons de ce temps d’attente pour préparer, au-delà des arrangements temporels de la fête (cadeaux, nourriture, décorations…), notre cœur afin d’accueillir dignement Celui pour qui le monde avec ses préoccupations manquait de place (Lc 2, 7).  Saurons-nous lui accorder la place qui Lui revient ?