Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
12 Février 2011 Pensées
Connaissance
Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas.
– Socrate (470-399)
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La connaissance commence par l’aveu de son ignorance.
C’est un peu comme jouer à qui perd gagne. Celui qui pense savoir, satisfait de lui-même, arrête sa course, croyant toucher au but d’une voie dont il ignore qu’elle est sans fin. Plus on sait moins on sait affirme le dicton, signifiant que plus on avance dans la connaissance plus on se rend compte de ce qu’il y a à connaître et conséquemment de son ignorance relative. Quand à l’humble, il est toujours en marche sur cette voie, ne laissant filer aucune opportunité d’enrichir ses connaissances se disant qu’il y a toujours à apprendre d’une personne ou d’une situation quelle qu’elle soit.
Il en va de même en spiritualité où Dieu ne se laisse approcher que par les humbles. C’est lorsque l’apôtre Paul croyait orgueilleusement savoir qui était Dieu, qu’il le méconnaissait le plus. Il est d’ailleurs notable que les Actes des apôtres rapportent qu’il était tombé à terre lorsqu’il a rencontré Dieu sur la route de Damas et qu’il confesse son ignorance : « Qui es-tu Seigneur ? » ce qui ouvre à cette révélation étonnante : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Ac 9, 4-5), Dieu présent en chacun de ceux que tu persécutes comme Jésus avait affirmé la présence de Dieu en chaque homme particulièrement les plus démunis : « chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait! » (Mt 25, 40). Aussi rencontre-t-on un Paul bien différent par la suite, un homme qui se complaît dans la faiblesse car il constate que cet état le rapproche de Dieu : « Et pour que l'excellence même de ces révélations ne m'enorgueillisse pas, il m'a été mis une écharde en la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter -- pour que je ne m'enorgueillisse pas! À ce sujet, par trois fois, j'ai prié le Seigneur pour qu'il s'éloigne de moi. Mais il m'a déclaré: "Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse." C'est donc de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ (2 Co 12, 7-9). De la même manière dans la parabole du pharisien et du publicain en prière (Lc 18, 10-14), c’est le publicain qui reconnaît ses faiblesses et toute la distance qui peut le séparer de Dieu qui ressortit de l’exercice justifié, le plus près de Dieu.
Gardons-nous donc de penser toucher au but quand nous ne sommes qu’en route !