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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Danger

 

Danger

 

Faire semblant qu'un danger n'existe pas, c'est le meilleur moyen de tomber dedans.

 

 Alain Rey  (1928-        )

 

 

 

Ignorer le danger n’est pas une marque de bravoure mais de l’inconscience suscitée par une trop grande présomption de soi-même ou encore par une certaine paresse qui nie l’évidence de devoir agir dans l’espérance que la menace s’estompe d’elle-même sans que nous ayons à l’affronter. Dans un cas comme dans l’autre augmentons-nous le risque que se concrétisent les conséquences négatives que ce soit parce que la loi des probabilités viendra à nous rattraper et qu’à s’exposer plus fréquemment au danger celui-ci viendra à frapper ou que ce soit parce qu’une préparation insuffisante nous rend plus vulnérables, sans moyens pour tenter, à défaut d’y échapper, d’en réduire l’impact.

 

Cette mise en garde est toute aussi valable dans l’ordre spirituel. N’entendons-nous pas dire que la plus grande victoire de l’esprit du mal, le diable, est de faire croire qu’il n’existe pas ? Personne ne niera que le mal existe. Cependant beaucoup le considéreront comme une réalité qui leur est étrangère, externe à eux-mêmes, avec pour conséquence qu’ils identifient au bien tout ce qui leur paraît désirable. L’absence d’autocritique et la prétention à pouvoir discerner soi-même le bien du mal, sans référence à des normes extérieures, notamment la sagesse consignée au fil des siècles dans les écrits sacrés, voilà qui prédispose à s’illusionner soi-même et à succomber à certains pièges. Le récit évangélique de la tentation de Jésus au désert (Lc 4, 1-13) illustre bien certains dangers auxquels est exposé le spirituel. D’abord l’orgueil est omniprésent. Deux fois Jésus est mis au défi de prouver par un miracle qu’il est Fils de Dieu, ce qui au surplus est contraire à la finalité des dons reçus qui est de les mettre au service du bien commun « À chacun est donnée la manifestation de l'Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12, 7), finalité à laquelle Jésus s’est soumis durant toute son existence, n’ayant jamais accompli de miracle pour son bénéfice personnel, même durant sa passion où ses adversaires relèvent que son action a toujours été orientée vers les autres : « Il en a sauvé d'autres. Qu'il se sauve lui-même s'il est le Messie de Dieu, l'Élu! » (Lc 23, 35). L’autre fois, Jésus se voit promettre pouvoir et gloire qui tendent tous deux à gonfler d’orgueil ceux qui en héritent et à les détourner de la voie du salut que constitue l’amour de Dieu et du prochain, préoccupés qu’ils sont à préserver et à augmenter ce qui leur procure autant de satisfaction personnelle.

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