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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Émerveillement

 

Émerveillement

 

La sagesse commence dans l’émerveillement.

 

Socrate  (470-399)

 

 

Voilà une déclaration qui a de quoi surprendre ! Comment l’émerveillement peut-il conduire à la sagesse ? Que l’on me parle de l’écoute ou de l’expérience comme voies menant à la sagesse, cela va de soi, mais l’émerveillement ? Et pourtant, quand on y réfléchit bien on se rend compte que l’émerveillement demande à sortir de soi-même, à s’élever au-dessus de ses besoins, réels ou présumés, pour apprécier les personnes et les choses à leur juste valeur plutôt. S’efforcer de voir prioritairement le beau et le bon assure une plus grande objectivité au regard que l’émotivité qui nous pousse à nous plaindre ou à juger sévèrement ce qui nous contrarie, ne serait-ce que de menus détails. La sagesse commence dans l’objectivité du regard à laquelle contribue grandement l’émerveillement.

 

Dieu interpelle constamment l’homme : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20). Comment se fait-il que nous ne l’entendions pas ? Nous sommes trop préoccupés par notre travail, nos problèmes, notre avenir pour y prêter attention. Prendre un temps d’arrêt pour admirer la nature ou faire le bilan de toutes les bonnes choses que nous avons reçu de la vie (de la divine Providence serait-il plus exact de dire), s’en émerveiller, prédispose à rencontrer Dieu et à Lui en rendre grâces car nous allons constater que ce que nous sommes devenus, les biens dont nous jouissons, nous le devons à Dieu, directement ou par personnes interposées : « Qu’as-tu donc que tu n’aies d’abord reçu? » (1 Co 4, 7). Tout comme nul n’est censé ignorer la loi, de la même façon l’apôtre Paul dit que sont inexcusables ceux qui ne lui ont pas rendu comme à un Dieu gloire ou actions de grâces car ce qu'il a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence à travers ses œuvres (Rm 1, 20-21). Encore faut-il prendre le temps de s’en émerveiller sans quoi on les prend pour des acquis et on ne les voit même plus ! L’une des principales caractéristiques des enfants réside dans leur capacité de s’émerveiller même des plus petites choses. Jésus avait sans doute ceci à l’esprit quand il a dit « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent » (Mc 10, 14). Jeanne Bizier, fondatrice de la Famille Myriam-Beth’léhem, propose l’émerveillement comme une voie menant à la Sagesse, à Dieu. En gros, la démarche proposée ressemble à ceci : se reconnaître enfant de Dieu, accueillir l’amour de miséricorde du Père, s’émerveiller des prouesses d’amour du Père réalisées dans sa vie, avec pour conséquence de retrouver l’espérance, espérance qui, lorsque partagée avec les autres, mène à la communion (La sainteté pour tous, p 163). Dit de façon différente : accueillir l’Amour, s’en émerveiller, en être reconnaissant, reconnaissance qui amène à redistribuer partiellement ce qui a été reçu, d’aimer comme Dieu nous aime : « comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). Sans émerveillement, la chaîne de l’amour (accueil, reconnaissance, don) est brisée…

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